David Blasco
Dossier mis à jour — 04/02/2025

A la lueur des guides, 2017

À la lueur des guides

Intervention sur la façade de la galerie In extenso, Clermont-Ferrand, 2017
Film plastique translucide pour vitre, néons sur minuteur, texte mural imprimé

La lumière blanche de l'espace d'exposition permet ici, comme un principe de caisson lumineux, de propager la couleur du film plastique vers l'extérieur. Le titre de l'installation est évidé et laisse entrevoir la blancheur du volume de la galerie, vidée de toutes indications visuelles et informatives. Seul un texte fictionnel est inséré dans l'encart servant habituellement à présenter l'artiste et l’exposition. L'espace est fermé. L'éclairage est sur minuteur. Selon l’heure et la luminosité ambiante, le spectateur est témoin d’une variation chromatique le temps d'une pose, d'une lecture.

Texte À la lueur des guides, visible depuis la vitrine

Prendre le conduit opaque qui dirige au poste de rentabilité.

Ne pas déboucher sur l’artère principale des matières. Elle garantit l’accès au Stand-by. Certains errent jusqu’à l’exténuation. Des convois ramassent à fractions régulières des vecteurs inanimés. Difficile d’estimer le temps nécessaire pour une régulation stable des flux. Échapper au secteur des probabilités. Un passage de coordonnées libres peut se saisir depuis la grille à la mise en sommeil des strates négatives…

On ne voyait pas de couleur dans le paysage.
Le spectre du secteur produit une lueur invariable et souligne des guides monumentaux. L’éclat saillant et sec d’une radiosité à peine surévaluée surligne chacun de leurs squelettes. Les Followers délimitent les parcours. Comme un programme viral, ils se déploient, colonisent, ordonnent et régulent. Personne ne sait si les franchir dirige vers l’exil.

Ils forment un bataillon de focus potentiels et quadrillent les zones vierges libres de tous marquages. 

Réinitialisation des parcours à chaque rotation,
Formatage,
Redistribution des coordonnées XYZ,
Mise à jour de la perspective du trafic.

Le point de fuite opère comme une fixation temporelle. Aucun cadran. Trajectoire à angles droits successifs. La grille de circulation se subdivise selon le barème de production. L’organisation cellulaire de ces colonies se passe hors-champ. De tailles et d’agencements variés, elles composent le relief de production d’Anaérobie, la source d’énergies. C’est dans l’espace vierge qu’elles semblent absorber la matière, mélange de flux et d’angles obtus indispensable à la fonction. Une partition binaire, chronophage, tissée de séquences variables, assure l’équilibre de la mesure.

La notion de durée disparaît aussi rapidement que ces cellules anguleuses se déploient. À chaque période, elles s’ancrent davantage dans nos trajectoires. Et c’est lentement que la mémoire collective intègre ces guides scintillants comme étant l’horizon, et ce depuis le codex. Un régulateur de zone dirige ces entités géométriques autonomes à qui chacun d’entre nous se réfère, le temps d’une rotation.

Ici la mesure du temps est notre condition.