Roll'ywood 1
Roll'ywood 1.0.3
Version Dejode et Lacombe
Par 1.0.3, 23 août 2004, Poitiers
Le terme "rotatif et collaboratif" que nous associons à certains de nos travaux correspond à une expérimentation de ce qu'est le participatif, via des dispositifs de circulation de documentations.
De cette deuxième incarnation du dispositif Roll'ywood, nous devons, en suivant nos intuitions révélées par la formule "rotative et collaborative", donner les ingrédients qui ont permis à cette collaboration Sophie Dejode, Bertrand Lacombe et 1.0.3, de devenir le terrain d'une "formidable entente". Après avoir arraché à notre premier travail, (soit le Roll'ywood.Version 1.0.3), tout ce qui nous paraissait être liberté de notre esprit, coups de griffes résultant de l'action de nos 40 doigts, nous avons obtenu, par soustraction, une forme dépouillée, désincarnée de sa précédente existence et cependant liée à jamais à sa condition de dispositif en action par la rotation. Des discussions actives avec les deux membres fondateurs du Floating Land, nous ont permis de comprendre que suite à leur proposition de participer à KAMIKAZE 2089, nous nous retrouvions projetés dans une structure appelant la nôtre. La perspective du flottement que le nom de leur île introduit, apparut comme un additif à nos nombreux termes de résistances passives. Et c'est en alternant rotation et suspension que nous avons appréhendé la flottaison.
De plus en plus conscients d'intervenir en des contrées éloignées mais pas inconnues, nous nous évadions dans des observations relatives aux différentes mœurs Floating-Landaise. Le public est convié à une compétition entre artistes. En cela, ce concept répond lui aussi à une nécessité de l'étude par le participatif. Et même s'il est question, à travers la notion de defi "d'un qualitatif" de l'artiste, le concept apporte plus une exploration des relations professionnelles et humaines entre les artistes. Roll'ywood est conditionné pour l'occasion, dans un module spatial.
La construction de ce container répond à une recherche de représentation par "l'historique", dernier rempart de légitimité d'une utopie enragée d'existence ou dernière flaque sur laquelle la vague était encore possible. Il contient les éléments d'une mémoire suspecte, dont l'absence de repères temporels nous fait glisser dans une perception des documents entre constats et hypothèses.
Pour nourrir ce dispositif vidéo qui repose sur une métaphore du "bandit-manchot", nous nous sommes attachés à réunir l'ensemble des documents imagés issus en grande partie des archives de Jean-Paul Lacombe, puis les avons administrés à des roues et soumis à des interruptions. S'est alors dévoilée une deuxième forme de parodie de l'élection par cocktails d'images, aux circonstances abandonnées puisqu'elles n'ont plus de titres, de dates. Le hasard comme modalité d'apparition du document, communiquant autour de possibles représentations d'une utopie, et qu'est-ce que l'utopie si ce n'est la rotation d'images soucieuses de projections, d'appels d'air pour la transmission de l'idée. Ce dispositif est une machine qui énumère les conquêtes, renvoie les inspirations, ébauche les futurs horizons, un bouclier d'Enée sur lequel rayonneraient les promesses de l'utopie Floating Land.
"Ce qui ne roule pas ne vit pas, et ce qui ne se fige pas ne dit rien", à cela la présente collaboration induit "ce qui ne flotte pas, doit rouler".