Quand à Gap reviendra le bleu de la mer

Quand à Gap reviendra le bleu de la mer, 2012-2013
Marseille-Provence 2013, Association La Chambre Claire

1 sculpture à naviguer, 1 série d'images et cartes, dimensions variables, 1 site internet

La ville de Marseille consomme 400 000 m3 d’eau par jour. En 1963, afin d’éviter une pénurie pour la population, et de garantir l’eau dans le pastis, la ville construit l’équipement du bassin du Vallon Dol capable de stocker trois millions de m3 d’eau. Situé sur les hauteurs de l’agglomération, le réservoir est alimenté par d’importants ouvrages hydrauliques qui transportent l’eau captée en amont à partir de sources, rivières, lacs artificiels, tout au long du bassin versant de la Durance. Six cent soixante millions de m3 d’eau s’écoulent annuellement dans ces ouvrages, avec un débit moyen de 40 m3/s, 60% d’entre eux sont souterrains. Le réseau dessert trois millions d’habitants et 6 000 exploitations agricoles.

L’idée est de remonter ces canaux d’eau potable qui géométrisent l’espace, à l’aide d’une embarcation. Effectuer le voyage inverse de l’eau qui descend à la mer, aller contre l’écoulement du liquide qui jaillit des robinets domestiques, remonter la boisson jusqu’à sa source. Par segments et sur le temps d’une année, le projet est de réaliser un "transect", une longue coupe des territoires traversés au fil des aménagements d’ingénierie contemporaine qui organisent la distribution de l’eau et disciplinent les paysages de la vallée de la Durance.

La remontée de Marseille à Gap peut théoriquement s’effectuer sans poser pied à terre sur 208 km, entre les sections aériennes et souterraines. De janvier à décembre 2013, je m’installe dans une résidence itinérante de Marseille à Gap au fil des canaux, le projet est soutenu par l’association La chambre Claire et la manifestation Marseille-Provence 2013, capitale de la culture. Cinq segments sont identifiés : l’Eau transportée, l’Eau delà, les Vergers élevés, l’Hydrodynamisme turbide et l’Eau d’en haut. Chaque segment a été parcouru sur une semaine et a donné lieu à la production de cartographies, de suites d’images panoramiques documentées sur un site internet.