Textes
Guillaumon et la photographie, Une relation ambivalente
Par Anne Giffon-Selle, 2023
Guillaumon et la photographie, Une relation ambivalente
Par Anne Giffon-Selle, 2023
Jean-Claude Guillaumon, au-delà du cadre
Par Sylvie Lagnier
Catalogue de l’exposition GUILLAUMON, l’artiste, Centre d’arts plastiques de Saint-Fons, 2007
Jean-Claude Guillaumon, au-delà du cadre
Par Sylvie Lagnier
Catalogue de l’exposition GUILLAUMON, l’artiste, Centre d’arts plastiques de Saint-Fons, 2007
Parler des œuvres de Guillaumon, est-ce parler de Guillaumon ?
Par Sylvie Lagnier
Artpress n°309, février 2005
Parler des œuvres de Guillaumon, est-ce parler de Guillaumon ?
Par Sylvie Lagnier
Artpress n°309, février 2005
Parler des œuvres de Guillaumon, est-ce parler de Guillaumon ? Sans doute, si l'on s'arrête à un premier degré de lecture puisque le sujet et le modèle de ses photographies et dessins depuis les années 1960 n'est autre que lui-même, du moins en apparence, car ici la ressemblance ne se donne à lire que comme différence. Si l'auto-présentation est au cœur du travail de Guillaumon, s'agit-il pour autant d'autoportraits ? Dans un portrait, le modèle n'est occupé qu'à se ressembler, or, dans les photographies de Guillaumon, les accessoires, la gestuelle, la répétition sont autant d'éléments qui visent à détourner la ressemblance du modèle avec lui-même. La structure répétitive de la figure, le pluriel en quelque sorte, est donc nécessaire. Par ailleurs, elle révèle la dérision du singulier avec en écho, la résonance de voix lancinantes scandant "Guillaumon, Guillaumon" ad libitum 1.
Guillaumon feint d'être Guillaumon. En ce sens, peut-être rejoint-il la conception de Deleuze 2 pour qui l'art aurait essentiellement pour objet de produire des "simulacres", c'est-à-dire, des systèmes dans lesquels nous ne trouvons "aucune identité préalable, aucune ressemblance intérieure" donc, placés sous le signe de l'altérité. Pour autant, l'identité n'est pas absente, mais elle se constitue à partir de la différence. Le geste, en particulier, révèle la distance irréductible qu'il y a entre le modèle et sa copie. Chaque Guillaumon est un être possible. L'usage du procédé répétitif n'est donc pas imitatif. Ses compositions - celles construites à partir de deux, trois ou quatre personnages, réalisées en 2004 comme Réprimande, Divergeant, Les Frères Jean et Claude - neutralisent en quelque sorte les relations entre les figures. Les moyens qu'utilise l'artiste - un fond sombre, un éclairage jouant du clair-obscur - mettent en avant une gestuelle qui suspend la logique narrative. Guillaumon est hors de lui-même, hors de toute narration, réduisant ainsi la métaphore au profit de la métonymie.
L'aspect psychique ou métaphysique n'est pas absent comme en témoignent les citations d'œuvres de Rembrandt et De Chirico dont il ne mime pas seulement la composition. L'Autoportrait de peintre ou Le secret du calculateur se lisent comme un dialogue avec l'histoire autour des questions théoriques sur l'art : interroger la figure, sonder l'inconscient, rendre lisible le réel, dénoncer la perversion de l'image et le fétichisme dans l'art. L'artiste « calcule » et doute à la fois, produit du sens par d'intimes variations. Le jeu, sous ses formes différentes, - jeu de mots, jeu d'acteur, humour - se retrouve dans la plupart de ses travaux, en particulier dans L'amateur de peinture, L'énigme du photographe, L'académie de peinture, mais au-delà de la dérision, c'est une autre ironie qu'évoque aussi le travail de Guillaumon. L'exhibition, le geste ostentatoire découle d'une nécessité, celle d'inventer un alibi pour exorciser la mort : ce jeu de l'instant et de l'éternité dans L'homme à la médaille ou comment a-t-il vieilli (1984 et 2004) et au sous-sol de la Galerie Martinez avec une installation, Une vie en 24x36, où telles de petites étoiles, des têtes de Guillaumon de 1984 et 2004, format photographies d'identité, constellaient la voûte.
La boîte à chaussures
Par Michel Le Bayon
Pour l'exposition Souffler c'est jouer, Galerie José Martinez, Lyon, 2004
La boîte à chaussures
Par Michel Le Bayon
Pour l'exposition Souffler c'est jouer, Galerie José Martinez, Lyon, 2004
L'un et les autres
Vingt ans d'autoportraits sur fond d'histoire de l'art
Par Bernadette Bost
Le Monde, 28 mars 1996
L'un et les autres
Vingt ans d'autoportraits sur fond d'histoire de l'art
Par Bernadette Bost
Le Monde, 28 mars 1996