Né en 1977 à Woippy en Lorraine, Jean-Xavier Renaud habite depuis 2004 à Hauteville-Lompnes. JXR se décrit en ces termes : « Il a deux chiens, trois poules, deux canards, un pigeon-paon et cultive des terres avec ses amis ». Parallèlement à sa pratique artistique, il a donné des cours de dessin auprès de différents publics (hôpitaux psychiatriques, service gériatrique, maisons d’arrêt...) et travaillé comme médiateur culturel au musée de Brou à Bourg-en-Bresse. Il se consacre désormais uniquement à la peinture et à la culture de piments. Ses travaux sont présents dans de nombreuses collections privées et publiques en Europe et en Suisse. Il a aussi été Conseiller municipal entre 2008 et 2010 et a participé à la campagne pour les municipales de 2014.
Ce dernier détail biographique pourrait être un bon point de départ pour parler de son travail constitué essentiellement de dessins et de peintures. Les supports sont variés : papiers, cartons et toiles de toutes tailles. La technique ne pose également aucune hiérarchie offrant la possibilité du dépassement d'une forme de virtuosité académique dans un jmenfoutisme régressif, décomplexé, libérateur et extrêmement généreux.
Cette grande bonté est-elle une qualité politique indispensable ? Oui, oui, oui.
Chez JXR cette bonté s'appliquerait-elle tout de même plus à certains sujets : chiens ? canards ? qu'à d'autres (citoyens ?) ? Pas sûr. JXR porterait-il la marque d'un non-dualisme dont la Politique, correcte et/ou incorrecte serait incapable ? Hum.
Une sorte de non-dualisme qui se retrouverait aussi dans les sujets abordés, pas de frontière entre le public et le privé comme dans Voici et Gala, on dit tout, on montre tout, comme dans le dessin de presse, on rit de tout.
Partout il y a des mots, des bribes de phrases ou la blague grossière un peu crispante qui se mélange parfois à une poésie de jeu de mots candide.
Ici, la société des humains, cruelle et drôle, et la route de campagne merveilleuse sont réunies pour toujours dans une cohabitation sans étiquette. Vision totale et complexe, à la fois lucide, acide et cosmique. On passe parfois dans le même dessin du sublime de la nature du Plateau de Hauteville pendant la fonte des neiges à la vision cauchemardesque d'une réunion d'élus municipaux en pleine crise d'ennui, de la douceur d'un lièvre endormi digne d'Albrecht Dürer ou de Beatrix Potter à un portrait écœurant de François Hollande un peu trop arc-en-ciel ou de Kadhafi avec du rouge à lèvres.
Tout peindre, tout dessiner, sans règles et sans entraves : la publicité et le potager, les églises et le supermarché, les sapins, les cochons et les rois et reines de France, les miss, les chasseurs et les douaniers. Dessiner le monde... à gauche, à droite, réel et rêvé, partout et toujours. Dessiner le monde avec des lunettes d'artiste et pas de politicien... Le monde tel qu'il peut être observé avec plein de paires de lunettes spéciales différentes. Des lunettes pour rigoler, des lunettes pour fantasmer, des lunettes pour se faire peur, des lunettes pour voir un monde meilleur. Des lunettes pour voir la et les réalités... toutes nues.