NK #7
Nazi Knife #7, 2011
Contributions de Hendrik Hegray, Leon Sadler, CF, Mehdi Hercberg & Robert Beatty
● Présentation de Nazi Knife
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Nazi Knife est un magazine à publication irrégulière fondé en 2006 par Jonas Delaborde et Hendrik Hegray. Le titre fait d'abord référence à un encart publicitaire pour des répliques de couteaux nazis, paru dans une revue américaine de bikers, une copie de cet encart figurant sur la couverture du premier numéro. Il a ensuite fait fonction d'intitulé programmatique confus, agressif et de mauvais goût.
Publication collective, dont la direction éditoriale est systématiquement assurée par Delaborde et Hegray, souvent aidés de Stéphane Prigent, Nazi Knife rassemble dessins, collages et photographies issus d'horizons parfois éloignés. Des croquis d'amateurs anonymes côtoient des images publicitaires ou pornographiques réemployées ; des séries de dessins réalisés par des auteurs de comics sont associées à des compositions hétérogènes et illisibles. Le montage alterné, qui disperse les interventions de chaque artiste invité, et l'absence délibérée de toute indication de lecture (légende, pagination) participent d'un mouvement vers un psychédélisme absurde et saturé.
Dans un premier temps, dans une logique propre au graphzine punk, l'impression et la fabrication sont artisanales. Puis, à partir du quatrième numéro, et sous l'impulsion de Stéphane Prigent, l'offset et un façonnage industriel sont employés. Ces changements techniques témoignent également d'un changement d'ambition et de perspective : les numéros #5, #6 et #8 prennent progressivement de l'épaisseur pour proposer une forme d'anthologie séquencée d'une certaine contre-culture visuelle. Parallèlement à ces formats denses et épais, des numéros plus réduits, proches du fanzine dans la forme comme dans l'attitude (conception rapide, distribution confidentielle, façonnage manuel), continuent à être publiés.
À partir du numéro #9, la réduction des contributeurs aux seuls Delaborde et Hegray constitue un nouvel ajustement de trajectoire. Celui-ci leur permet d'explorer de façon plus spécifique, et avec plus d'amplitude, certaines de leurs obsessions bibliophiles, forcément personnelles, et de déployer différentes expérimentations liées à la nature de l'objet imprimé.