Max Bondu
Dossier mis à jour — 04/07/2024

L'appel des goules

L'appel des goules

Du bas latin gargula signifiant "gosier", la gargouille est un élément architectural qui sert au désengorgement des eaux pluviales s’écoulant des toits. Souvent installé sur des édifices religieux, l’ouvrage sculpté est historiquement la représentation de figures humaines, animales et chimériques. Sa fonction lui attribue l’expression d’une bouche béante, d’une gueule ouverte qui, lorsqu’elle est asséchée, laisse spéculer sur le cri sourd s’en échappant.
Dans la série de sculptures L’appel des goules présentée sur le parvis du château de Voltaire, l’artiste Max Bondu poursuit son travail sur l’interprétation des signes, des augures contemporains et pointe le lien sémantique entre le latin gula, "gueule" et l’arabe al-ghoûla, signifiant "ogre". Ce dernier terme donnera son nom au mythe de la goule dans le folklore arabe pré-islamique. Créature du désert ou des cimetières dont le cri appelle les voyageurs pour les dévorer dans Les mille et une nuits, la goule, devient ni homme ni femme ni bête, parfois vampire ou nécrophage dans la littérature fantastique d’Edgar Allan Poe et de H. P. Lovecraft. Elle incarne une figure de l’effraie. Disposées verticalement, les sculptures perdent leur fonction de chéneau pour évoquer l’eau seulement par son absence et permettent l’apparition d’une succession de cris inaudibles mais où seule la tension phonatoire grandissante se fait entendre.

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Bois, 180 x 40 x 40 cm, 2024