Niek van de Steeg
Dossier mis à jour — 06/11/2015

Texte de Marnix Bonnike

Texte de Marnix Bonnike
Pour l'expotion à la Maison des Artistes de la Communauté française de Belgique, Bruxelles, 1990

Entièrement démontable et transportable, Le Pavillon à Vent est une construction éphémère. Constitué de divers fragments, il a été conçu pour être mobile et les dimensions de ses différents composants n'excèdent jamais la capacité d'un camion.

De forme polygonale, il est monté sur un pilier central. Entraîné autour de cet axe par des voiles situées à son sommet, il effectue des rotations dont la vitesse est limitée à cinq kilomètres à l'heure : elle est adaptée à l'homme qui prend le pavillon en marche. L'électricité produite par le mouvement circulaire donne au pavillon son autonomie énergétique. La surproduction est stockée dans les fondations en forme de croix grecque auxquelles on peut accéder par des escaliers situés sur les extrémités. Le souterrain abritant la centrale et les réserves d'énergie peut être visité. Il est le seul espace en dur qui, après le démontage, reste comme témoin. Des croix en béton marqueront les différents territoires où sera passé le pavillon.

On accède directement à son deuxième niveau par un escalier droit à six repos et un petit escalier à vis. Il est le plus grand espace circulaire d'un seul tenant et demeure largement ouvert sur l'extérieur par des façades transparentes et un toit laissant pénétrer la lumière. La cour centrale de cet étage donne accès à huit escaliers menant au premier niveau. Celui-ci est constitué d'un plateau qui entoure le pilier central comme l'escalier à vis et sur lequel sont greffés huit espaces identiques. Ces pièces, légèrement évasées et transparentes vers l'extérieur sont installées à la fin du montage à l'aide de grues intégrées à la structure du toit. Elles peuvent être préparées au préalable ou être échangées par la suite.

Le Pavillon à Vent est un contenant qui laisse à son utilisateur le choix du contenu. Il offre au spectateur de multiples visions, une grande variété de points de vue. Si le pavillon change l'environnement dans lequel il est implanté, il transforme aussi les objets qu'il accueille temporairement et modifie notre regard. Le double panorama, de l'intérieur et de l'extérieur, restitue et resitue le contenant. Nous reprenons conscience à travers Le Pavillon à Vent de ce qui nous entoure. Le visiteur, le pavillon, l'objet montré et leur environnement, entretiennent des relations interactives. Ils sont les acteurs d'un projet dont l'exposition est à la fois le sujet et l'objet.

© Adagp, Paris