Séjournant à Moly-Sabata durant un mois, Antoine Palmier-Reynaud a réalisé un ensemble de dessins et de performances qui ont généré la psychologie d'un personnage imaginaire : Moly.

En mobilisant l'espace résidentiel comme son support, l'objectif était de faire émerger des formes à partir des énergies ressenties dans les espaces de vie et de travail. Regard ésotérique ou analyse fictionnelle d'un lieu chargé de récits humains et artistiques, l'artiste a créé un conte visuel singulier en performant l'espace et en créant des images cryptées qui suggèrent un spectre. Une femme. Tirant son titre d'une chanson des Vaseline's écrite en 1988 et reprise par le célèbre groupe de rock Nirvana, le cycle Moly's lips établit des procédures créatives qui oscillent entre état d'esprit et état des lieux. Inspiré par la chanson qui évoque autant l'amour adolescent que la défonce, mais aussi nourri par les "paranoïas critiques" des surréalistes, l'ensemble offre une vision psychologisante de l'espace en définissant, en creux, un corps absent.

S'appropriant les composants des pièces à vivre et de leur mobilier ou de l'environnement immédiat de la bâtisse, l'artiste a joué avec les bureaux administratifs, les jardins, les ateliers, les salles de bains, pour construire la matrice de leur fantôme : les lèvres de Moly.