Le cycle Où est ma licorne ? rassemble installations, collages et performances, dans un accrochage évolutif où l'artiste procède d'une introspection au sein de son travail pour en révéler l'inconscient fantastique qui s'y serait dissimulé malgré lui.

Rétrospectivement, Antoine Palmier-Reynaud agence les matériaux et les objets qui composent ses travaux pour en faire surgir, en sous-texte, la vidéothèque de son enfance. Des châteaux de purée géants sont construits sur un plancher flottant. Des parapluies remplissent les ascenseurs. Un mouchoir au motif Dragon Ball Z se confronte à des carottes de verre. Des outils d'architecture semblent être autant de monstres culturels. Des cornes de bélier trempent dans des récipients culinaires. Une photographie sous-marine se fond au lave-vitre. Des moulages de lampes Ikéa évoquent un organisme vivant. La licorne étant l'animal fantasmatique par excellence, l'artiste s'y réfère comme figure emblématique de sa recherche (de sa chasse ?), sans jamais le représenter. En cela, il évoque la lecture orientée qu'il fait de son travail ; en éveil sur les mythes télévisuels qui l'ont nourri et probablement influencé. L'imaginaire animalier du Club Dorothée y est comme crypté par une plastique de centres commerciaux. Comme un déluge marketing. Mettant en surface les fantaisies de l'esprit et du cœur. Définissant en creux une posture de l'immaturité à l'œuvre. Une "déploration".