Arièle Bonzon
Dossier mis à jour — 11/09/2024

Travaux de papier

Travaux de papier, 1985-1988

Tirages Cibacopy sur papier photographique ou sur film, altuglas, papier, craies grasses, encres
Technique mixte, dimensions variables

« Lorsque le corps agit seul et que l'esprit se retire ailleurs, dans des régions encore sombres, inconnues de moi, il faut bien accepter cette absence et regarder obstinément, longuement, le visible et le laisser se mouvoir, lui accorder cette attention, cette patience qui, peut-être, lui permettra de grandir, pour qu'il me soit permis de lire à travers lui et entrevoir ce qui indéfiniment se dérobe au regard. (...) Faire l'image de ce qui obsède le regard et se donner ainsi la possibilité de trouver corps au fantasme, à l'idée d'avant la certitude que tout cela m'appartienne bien. (...) Faire cette image c'est se mettre là devant et regarder jusqu'à savoir quelque chose. (...) Le besoin de saisir ce qui m'arrive pour le regarder est une capacité sans limite d'étendre la jouissance. (...) Que la cérébralité devienne un espace supplémentaire au corps. (...) La chimie des corps ne cède que peu de choses à la connaissance. (...) Les débris d'images sont des traces, des reliques à conserver pieusement, le suaire des actes accomplis, des émotions ressenties, unique et fragile témoin de ceux-ci. (...) Les bribes d'images, sectionnées, amputées, déçues de n'être que parcelle de la grandeur entrevue, affectent de représenter le réel. (...) Les traces se superposent sans finalité apparente, pourtant elles le font et sans doute finiront bien par être quelque chose. »

Textes-images (extraits), Arièle Bonzon, 1988