Damir Radović
Dossier mis à jour — 17/06/2024

Textes

Statement

Par Damir Radovic

Entretien avec Pascal Thevenet (extrait)

Dans le cadre de l'exposition 28 juin après : Don't shoot, I'm a phantom, Bourse du Travail, Valence, 2022

Pascal Thevenet : La Ville de Valence a cette particularité, pour son appel à projet art contemporain, de proposer une phrase, une locution. Pour 2022, c'est « l'espace d'un instant ». Comment toi, artiste, reçois-tu cette orientation ?

Damir Radović : J'ai trouvé cela intéressant qu’à chaque fois, il y ait une phrase1. C’est ce qui m’a poussé à répondre pour construire un projet. La phrase était l’élément déclencheur et m’a convaincu d’y réfléchir avant même de connaître les conditions de participation. Mon travail artistique, envisagé sous un certain angle, pouvait correspondre à la locution proposée. Même si le titre de l’exposition est maintenant différent, l’œuvre centrale, créée pour cet évènement, évoque l’espace d’un instant où et quand tout bascule ou peut basculer. Changer de monde en une seconde, c’est quand une histoire devient des histoires. Un instant, c’est incertain comme l’art et le monde dans lequel nous vivons.

Tu as connu une guerre. Ton œuvre, prise dans son ensemble, m'évoque les reliquats de ton expérience : fragmentations, slogans, lueurs, désordres. Que peux-tu en dire ?

Oui, j’ai connu la paix, la guerre, l’exil… Je suis devenu un fragment de quelque chose qui n’existe plus, comme une pierre précieuse sans nom. Une diaspora. Du coup, j’essaye de remettre de l’ordre dans le désordre. Des mots dans les slogans. De l’Histoire dans les histoires. Du Territoire dans les territoires.
Il y a un exemple, la grenade, ce fruit enclos sous une peau unique, évoque aussi "la destruction et la mort". Pourquoi ? Pour que ses graines se disséminent, la grenade elle-même se disloque car elle a besoin d’éclater pour assurer sa descendance. 
Pour moi, la transmission de la mémoire est très importante. J’utilise la mémoire collective du cinéma, de la littérature, de l’histoire, de la géographie… Ce sont les données, les disséminations du réel.
Je cherche un acte de manifestation permanente, une façon pour moi de lutter au quotidien contre l’amnésie, en invitant à la réflexion.
En tant qu’artiste, je tiens à exprimer autant mes opinions que mes infructueuses tentatives à changer la vie de la société dans laquelle nous vivons.
Personnellement, je ne peux pas modifier le cours des choses. Je peux seulement offrir aux autres une petite dose d’humour cynique à la croisée des chemins. En tant qu’acteur de ce monde ennuyeux à vivre, je tente de soulager ce chaos avec ma contribution artistique.

[...]

  • — 1.

    « Ici et maintenant » en 2017 ; « une fois de plus rien ne sera plus comme avant ! » en 2021.

Entrefaites

Par Xavier Jullien
Pour l'exposition Entrefaites, Centre d'art Madeleine Lambert, Vénissieux, 2017

Rétrospectivement agile

Par Aurélien Pelletier
Pour l'exposition Rétrospectivement agile, Espace Vallès, Saint-Martin d'Hères, 2013

Interview avec Cindy Tereba

Pour Lepsien art Foundation, 2012 (ENG)

On a merdé en Europe

Par Jean-François Caron
Publié sur gueulart.wordpress.com, mai 2011

Damir Radović - On the edge of reality

Par Markus Kersting, historien de l'art, 2011 (ENG)

Un nouveau barbare

Par Dean Inkster, 2002