Représenté·e par la Galerie Claire Gastaud, Clermont-Ferrand, Paris
Delphine Gigoux-Martin
Né⋅e en 1972
Vit et travaille à Durtol (Puy-de-Dôme)
Vue de l’œuvre Aster, 2021
Commande publique, barrage de Saint-Etienne-Cantalès - Etoiles en porcelaine visibles en permanence sur la voûte, un dessin animé différent s’active à chaque tombée de la nuit.
Photo : © Franck Juery
Les bois noirs #1, 2018
Tapisserie en laine, 5 fils de 140 x 210 cm avec des porcelaines colorées et émaillées - Édition Néolice, Felletin
© Droits réservés
Et dès lors, 2022
Installation vidéo, bois, 2 vidéos de dessins animés, La Fabrique, Le Cube, Université Jean Jaurès, Toulouse Production et organisation : étudiants du Master Carma et Université Jean Jaurès, Toulouse - En partenariat avec le CIAM, service Art et Culture de l’Université de Toulouse
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“Traditionnellement, l’art recourt à l’animal pour parler de l’homme dont il renvoie l’image comme un miroir déformant. Rien de semblable ici. Si les bêtes assument une fonction narrative, elles ne sont pas là pour interpréter notre rôle, Delphine Gigoux-Martin, une fois encore, établissant entre elles et nous cette barrière interdisant de les investir affectivement. Si l’usage brutal de la taxidermie, le recours à ces fragments de bêtes qui peuplent ses œuvres, peut faire osciller le regard entre fascination et dégoût, ce sentiment s’applique à la chose morte, non pas à l’être qui n’est plus. À l’inverse de la pratique de nombre d’artistes contemporains, l’animal n’est pas là pour susciter l’empathie. Faut-il admettre que les fictions de Delphine Gigoux-Martin sont des contes sans raison, des fables sans morale ? En combinant systématiquement différentes techniques d’expression, Delphine Gigoux-Martin donne un nouveau développement au procédé du collage qui était très en faveur chez les artistes du début du XXe siècle. D’une certaine manière, elle renouvelle pour le public contemporain la saveur étrange qu’avaient en leur temps les compositions cubistes. Qu’elle associe le cadavre d’une bête à sa représentation crayonnée sur les murs lépreux d’une usine désaffectée, qu’elle confronte, dans un même volume, une proie naturalisée à l’image animée de son prédateur, projetée à même les murs, c’est toujours au spectateur d’établir la cohérence de ces différentes propositions plastiques. Complexifiant à plaisir cet exercice de déstructuration de l’espace, les éléments de la composition se jouent des contraintes physiques du lieu d’exposition. Ici les animaux naturalisés sont suspendus dans l’air ou traversent les cloisons et les vitres, ailleurs la projection des images animées à même le mur ne tient pas compte des accidents de l’architecture.”
Extrait de la Préface de Claude d’Anthenaise, 2011
Publiée dans le catalogue monographique Mémoires minuscules, éditions Lienart, Paris, 2011