Texte de Pauline Faure
Texte de Pauline Faure
Local Line 4, Musée d'art moderne de Saint-Étienne Métropole, 2010
Local Line 4, Musée d'art moderne de Saint-Étienne Métropole, 2010
Dans le cadre de la biennale internationale de design, Local Line a choisi d'offrir une carte blanche au jeune atelier de designers BL119 composé de Grégory Blain et Hervé Dixneuf. Ce duo s'est imposé à nous de par leur démarche très attentive aux domaines connexes au Design – arts plastiques, urbanisme, sociologie, environnement..., leur goût prononcé pour la matière en tant qu'initiatrice de formes, et leur envie de décloisonnement des disciplines ; autant d'éléments visibles aujourd'hui dans leur proposition.
Ils ont choisi en effet de présenter un travail en commun avec l'artiste jardinier Emmanuel Louisgrand. A partir d'une même matière et d'une même forme - un tronc de mélèze de plus de cinq mètres de long, débité dans une scierie industrielle - chacun propose une mise en œuvre différente, la première dans un souci d'usage et la seconde dans un détournement narratif. Pour les designers un banc s'impose sur cette découpe, en y ajoutant simplement un dossier. L'artiste jardinier a quant à lui imaginé une fleur ouvrière, le tronc s'épanouissant en une corolle d'outils. Le résultat de cette interaction symbolise le rapport à la nature et illustre les démarches transdisciplinaires chères à ce trio d'artistes, visibles dans le travail qu'ils mènent depuis quelques années déjà au sein de l'association Greenhouse.
La simplicité et la « pauvreté » matérielle de l'installation ouvre pourtant sur un champ riche et complexe de réflexions récurrentes dans nos disciplines : donner à voir les instruments de la création au sein même de l'œuvre, dénuder la matière de l'objet pour qu'il retrouve une essence, laisser la matière ordonner la forme... Par ailleurs, la double identité de l'installation la rend difficilement perceptible dans sa globalité, faisant de cet objet une présence hybride, indéfinissable, très suggestive et poétique, mais jamais péremptoire comme peuvent l'être parfois les objets du design dont l'usage univoque bride l'imagination.
Ils ont choisi en effet de présenter un travail en commun avec l'artiste jardinier Emmanuel Louisgrand. A partir d'une même matière et d'une même forme - un tronc de mélèze de plus de cinq mètres de long, débité dans une scierie industrielle - chacun propose une mise en œuvre différente, la première dans un souci d'usage et la seconde dans un détournement narratif. Pour les designers un banc s'impose sur cette découpe, en y ajoutant simplement un dossier. L'artiste jardinier a quant à lui imaginé une fleur ouvrière, le tronc s'épanouissant en une corolle d'outils. Le résultat de cette interaction symbolise le rapport à la nature et illustre les démarches transdisciplinaires chères à ce trio d'artistes, visibles dans le travail qu'ils mènent depuis quelques années déjà au sein de l'association Greenhouse.
La simplicité et la « pauvreté » matérielle de l'installation ouvre pourtant sur un champ riche et complexe de réflexions récurrentes dans nos disciplines : donner à voir les instruments de la création au sein même de l'œuvre, dénuder la matière de l'objet pour qu'il retrouve une essence, laisser la matière ordonner la forme... Par ailleurs, la double identité de l'installation la rend difficilement perceptible dans sa globalité, faisant de cet objet une présence hybride, indéfinissable, très suggestive et poétique, mais jamais péremptoire comme peuvent l'être parfois les objets du design dont l'usage univoque bride l'imagination.