Frédéric Khodja
Dossier mis à jour — 23/10/2025

Diaphanes

Diaphanes, 2024
En lien avec l'exposition Icilà, Galerie Rue Antoine et La Chambre d'embarquement, Paris
Éditions Original 33, Paris
Coffret, 12 photographies sur papier Fuji Crystal Archive DP II, 13 x 18 cm, 11 exemplaires

Tout est parti d'une archive de 1967 : un ensemble de diapositives sur la construction du périphérique parisien qui est aussi bien celui d'une destruction, celle de la Zone, bande de terre a priori inconstructible située en avant de l'enceinte de Thiers qui deviendra au XXe siècle un bidonville à ciel ouvert. À cette archive, s'en sont ajoutées d'autres : sites antiques d'Irak aujourd'hui pour la plupart détruits, photos de vacances d'une famille française dans les années 1970...

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De cette matière composite, Frédéric Khodja en a tiré Icilà, une installation qui poursuit l’exploration de ses fictions géographiques en mettant en présence deux formes d’expression aux relations aussi houleuses que fécondes : d’un côté la peinture, de l’autre la photographie, ici des encres sur toile intitulées « paysages périphériques », là une succession de quatre-vingts « diaphanes », chacun créé par la juxtaposition de deux diapositives trouvées.

Ces collusions esthétiques, temporelles et géographiques ouvrent de nouvelles zones : un espace de contemplation pour les tableaux, jouant sur la capacité et le temps de l’œil à s’habituer à une vision toujours changeante, comme lorsqu’on cherche à voir à travers une vitre battue par le vent ou les essuie-glaces, oscillant entre composition et recomposition ; un espace de projection, inspiré des soirées diapo, où se brouillent les repères pour laisser affleurer des nappes de mémoire qui débordent le simple souvenir. 

— Sophie Renaut