Géraldine Kosiak
Dossier mis à jour — 06/01/2013

Catalogue 0,25

Catalogue 0,25, 2005

Éditions du Seuil, 15,7 x 22,7 cm, 240 pages

Article de Malika Person
In Le matricule des anges, n° 066, Septembre 2005

Livre hybride et hautement poétique, Catalogue 0,25 de Géraldine Kosiak est un lieu où la mémoire s'imprime.
(...) Le travail de Géraldine Kosiak n'est pas celui d'un collectage mais d'une représentation d'un univers sensoriel, des émotions, des sensations éprouvées dans le passé et dans l'instant de la réalisation de son projet. Ainsi Catalogue 0,25 révèle-t-il au lecteur tout le processus de création de Géraldine Kosiak dont les dessins foisonnants sur les pages de droite en sont en fait la finalité.
La page de gauche, elle, est dépouillée. Le grège immaculé de la page (des silences ?) surplombe une empreinte délicate couleur lie-de-vin. De courts blocs de textes, imprimés en caractères minuscules, tels des chuchotements ou des monologues intérieurs, filent en ras de page. Il n'est pas indispensable que ces textes brefs entretiennent un rapport direct avec les dessins qui, par ailleurs, ne sont pas légendés.
Ce qui importe ici, c'est l'interconnexion possible entre le texte et l'image, ce que l'un renvoie par rapport à l'autre et inversement. Ainsi la série des biches renvoie-t-elle à Jean Echenoz (ou l'inverse, bien entendu) que Géraldine Kosiak aurait souhaité voir préfacer son livre, si elle avait osé lui demander, avoue-t-elle.
« Pourquoi Echenoz ? Parce qu'il parle de trajectoire, de logique de forme, de ralentissement, de vitesse, d'action, de recul, d'exercice, de genre, de contrainte, de montage, de découpage, de facilité, de risque, de plaisir, de construction, d'autonomie, de résistance, d'influence musicale, de disparition. »
Catalogue 0,25 renvoie directement à ce qui vient d'être cité. On pense, bien sûr, à la musique chère à Echenoz. On y trouve des ambiances, des atmosphères, des rythmes, des exercices de style rigoureux ou plus ludiques...
Livre hybride, Catalogue 0,25 invite généreusement chacun à y trouver son compte. Les lecteurs peuvent y composer une lecture à leur convenance. Elle peut être linéaire ou aléatoire. On peut y lire le texte et/ou l'image et même, si le cœur nous en dit, considérer le texte comme autobiographie ou purement imaginaire. C'est selon l'humeur du moment. On en redemande encore.