Marcher à la dérive
Marcher à la dérive, par Leïla Couradin, 2016
Publié en ligne sur lemauvaiscoton.fr
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Si leurs routes se sont déjà croisées à l'occasion de résidences d'artistes, c'est pourtant le premier projet véritablement commun d'Alex Chevalier et de Guillaume Perez. L'exposition porte donc symboliquement le titre d'une œuvre épistolaire réalisée à 4 mains, Doppelgänger.
Sans plan et sans cartels, le visiteur est invité, comme un marcheur à la dérive, à parcourir l'espace d'exposition comme on parcourt une ville sans en connaître le nom des rues. Un espace de recherche donc, au sein duquel la frontière entre les deux artistes est floue, tant les problématiques soulevées semblent communes.
Si l'économie de moyens propre à la peinture minimale et moderniste du XXème siècle est chère aux artistes, chacun à sa manière en propose pourtant une relecture qu'Alex Chevalier qualifie de « personnelle et intime ». Pour Guillaume Perez et Alex Chevalier, il ne s'agit plus de parler de surface (bien que certaines œuvres en portent pourtant le titre) mais plutôt de support – l'histoire de l'art est une fois encore convoquée. Les matériaux, souvent trouvés dans la rue, deviennent sujet de l'œuvre et la peinture quant à elle prend des allures d'objets monochromes et géométriques.
Les œuvres anonymes ont en commun leur rôle de témoins. Témoins d'un geste de création ou d'un lieu de prélèvement, elles sont le fruit de ce que Cyrille Noirjean, directeur de l'URDLA compare au « ça a été » barthien. On lit, à propos de la photographie dans La chambre claire, que l'on ne peut « jamais nier que la chose a été là ». Guillaume Perez extrait des objets d'un ailleurs, ils ont « été là » avant de se retrouver ici, dans l'espace d'exposition et face au regard du « spectator ». Le geste, l'engagement du corps de l'artiste, absent des œuvres de Guillaume Perez, est inhérent à la pratique d'Alex Chevalier, qui évoque à ce propos une « chorégraphie de travail ». Ce mouvement lui aussi « a été ».
Subtilement scénographiées, les œuvres dialoguent, se répondent, communiquent, dans un espace en construction ; les lignes de stylos d'Alex Chevalier font face à la très graphique tache d'encre de Guillaume Perez. Elles sont autant de mots qui suggèrent une conversation entre les deux artistes. Conversation que l'on vous recommande, tout autant que l'abonnement à la revue ...ça presse... que je me garderai bien, pour ma part, d'oublier sur un banc.
Sans plan et sans cartels, le visiteur est invité, comme un marcheur à la dérive, à parcourir l'espace d'exposition comme on parcourt une ville sans en connaître le nom des rues. Un espace de recherche donc, au sein duquel la frontière entre les deux artistes est floue, tant les problématiques soulevées semblent communes.
Si l'économie de moyens propre à la peinture minimale et moderniste du XXème siècle est chère aux artistes, chacun à sa manière en propose pourtant une relecture qu'Alex Chevalier qualifie de « personnelle et intime ». Pour Guillaume Perez et Alex Chevalier, il ne s'agit plus de parler de surface (bien que certaines œuvres en portent pourtant le titre) mais plutôt de support – l'histoire de l'art est une fois encore convoquée. Les matériaux, souvent trouvés dans la rue, deviennent sujet de l'œuvre et la peinture quant à elle prend des allures d'objets monochromes et géométriques.
Les œuvres anonymes ont en commun leur rôle de témoins. Témoins d'un geste de création ou d'un lieu de prélèvement, elles sont le fruit de ce que Cyrille Noirjean, directeur de l'URDLA compare au « ça a été » barthien. On lit, à propos de la photographie dans La chambre claire, que l'on ne peut « jamais nier que la chose a été là ». Guillaume Perez extrait des objets d'un ailleurs, ils ont « été là » avant de se retrouver ici, dans l'espace d'exposition et face au regard du « spectator ». Le geste, l'engagement du corps de l'artiste, absent des œuvres de Guillaume Perez, est inhérent à la pratique d'Alex Chevalier, qui évoque à ce propos une « chorégraphie de travail ». Ce mouvement lui aussi « a été ».
Subtilement scénographiées, les œuvres dialoguent, se répondent, communiquent, dans un espace en construction ; les lignes de stylos d'Alex Chevalier font face à la très graphique tache d'encre de Guillaume Perez. Elles sont autant de mots qui suggèrent une conversation entre les deux artistes. Conversation que l'on vous recommande, tout autant que l'abonnement à la revue ...ça presse... que je me garderai bien, pour ma part, d'oublier sur un banc.