Luce Moreau
Dossier mis à jour — 07/05/2025

Constance

Constance
2013

Installation monumentale, laser vert, rouge, bleu, monture équatoriale motorisée, dimensions variables

Constance est une horloge à l’échelle du paysage, visible de nuit depuis quelques kilomètres à la ronde. Le mouvement de la Terre est mis en lumière par celui de ses trois axes, en temps réel.
C’est une installation évolutive disposée sur une hauteur (sommet d’une montagne ou toit d’un bâtiment) : trois axes lasers lumineux et puissants (rouge, vert et bleu comme un repère tridimensionnel X, Y et Z) partent de façon parfaitement orthogonale du boîtier contenant le point d’origine de ces axes. Ce boîtier étant lui-même fixé à une monture équatoriale motorisée*, il se meut de manière imperceptible mais constante, annulant ainsi son propre entraînement par le mouvement terrestre. L’origine des trois axes demeure avec lui en un seul point de l’espace, comme en apesanteur. L’évolution de la course des lasers ainsi observée depuis le sol terrestre forme un arc de 90° en 6 heures ; mouvement illusoire puisqu’étant en réalité le mouvement propre de l’observateur. 

* utilisée en astronomie pour pointer longuement un objet sidéral fixe malgré le mouvement de la Terre.

Vues de l'activation de l'installation, Festival Accès)s(, Pau, 2013

Laser vert, axe Y, pointant l'étoile polaire et donc le nord géographique

« L’installation Constance appose à notre regard un indice spatial universel. À la contemplation de nos paysages immuables, elle ajoute une annotation, un repère tridimensionnel utilisé lors de la représentation de volumes sur une surface plane. Les largeur, hauteur et profondeur X, Y et Z matérialisent alors l’outil de spatialisation virtuelle dans l’espace réel du paysage, et substituent à l’ordre naturel des choses une nature ordonnée. Sa mesure prend en compte le mouvement de la Terre, qui est celui de l’observateur, et celui du paysage, pour l’annuler et garder en apesanteur ses axes orthogonaux. Fidèles à leur origine O arbitrairement posée là, sur les sommets que les mythes personnifient, X, Y et Z tentent la mesure du cosmos, de l’incommensurable. Le paysage observé accède à un nouveau romantisme relatif à la balise de l’espace, au temps et à notre mouvement propre, dont on peut alors apprécier précisément les effets, et la constance. »

— Luce Moreau 

Vues de l’installation Constance, Festival GAMERZ, École supérieure d'art d’Aix-en-Provence, 2013


Making-of


● Ingénieurie monture équatoriale
Patrick Reybaud

● Boîtier laser sur mesure
KVANT (Slovaquie)

● Co-production
M2F Créations Lab-Gamerz, Festival Accès)s(, Cultures électroniques et OTTO-Prod


● Avec le soutien
DICRéAM

● Remerciements
Patrick Reybaud, Quentin Destieu, Sylvain Huguet, Ewen Chardonnet, Pauline Chasseriaud, Paul Destieu

● À lire
Pau, sous le Soleil exactement, article de Marie Lechner, journal Libération, 2013 (extrait)

Constance, an installation in weightlessness, article de Régine Debatty, Blog We Make Money Not Art, 2013 (ENG)