Maïté Marra

Dossier mis à jour — 25/09/2023

Née en 1992

Vit et travaille à Villeurbanne

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Ma démarche se nourrit de toutes les pratiques artistiques, particulièrement les images : la photographie, la vidéo, le cinéma et le montage, et s’appuie sur l’exposition et la mise en espace des œuvres afin de réfléchir aussi à l’échelle d’un lieu. Mon travail articule alors plusieurs problématiques dont les mises en formes sont multiples.

D’abord, la question du corps, de son intimité, de sa perception sensuelle, de sa représentation, de sa fragmentation, de sa construction sociale, des normes et des violences qu’il subit. Les violences exercées sur les corps engendrent des conséquences psychologiques, traumatiques. La problématique de la violence, celle exercée sur les corps donc, existe en même temps que celle exercée sur les paysages, naturels ou construits. Les groupes politiques et sociaux tentent de dominer l’ensemble de leur environnement, êtres humains inclus.

Une autre problématique interroge la représentation même de tout ce questionnement par les moyens et outils de l’artiste, c’est-à-dire la fabrication du regard à travers les moyens et outils d’enregistrement d’images et d’exposition.

D’où une autre problématique, celle de la prise en compte de l’espace de l’exposition, du lieu de l’exposition, de son histoire et son architecture, de sa structure comme espace recevant les œuvres et participant à la révélation de l’œuvre. Ces lieux et espaces, musées, pensés et créés pour l’exposition ou reconvertis, participent d’une normalisation de la représentation et donc du regard.
Cela m’amène à proposer une lecture singulière des normes structurant notre société, normes culturelles, sociales, politiques, corporelles, langagières, intellectuelles et à les interroger, à les bouleverser, ne pas s’en satisfaire, pour inventer, décomposer, déconstruire, recomposer, tordre ces normes afin de construire un autre langage, singulier, autonome, personnel.

Un des enjeux de ma démarche artistique est de chercher, à travers les regards portés sur le monde qui m’entoure et leurs questionnements, un langage qui permettrait d’ouvrir un espace pour faire du commun, c’est-à-dire un langage à inventer, à articuler et jouer ensemble plutôt que de nous être imposé par des normes culturelles, morales, identitaires. Afin d’éviter de formuler de nouvelles injonctions, ce commun est une invention qui se renouvelle, en particulier par la place accordée au langage poétique.