Ces sculptures empruntent leur forme aux cheminées en inox que l’on rencontre dans les foyers mais aussi dans les ateliers de céramique. Ces conduits ont participé à leur propre cuisson et le feu les a transformés. Il est entré dans ce creux, en a traversé les parois pour aller déposer la suie dans la matière. Grisant la surface, jusqu’à troubler notre perception de l’argile. Les particules noires sont venues "dessiner" sur la pièce, empruntant une trame à sa structure. Ces empreintes, révélées par la suie, datent d’un moment encore plus ancien que la cuisson, celui de la fabrication dans le moule. Ces traces de doigts ont été laissées quand la terre molle a été appliquée contre les parois du moule.
Dans ces pièces, le feu a investi le creux. Il laisse ses propres empreintes et en révèle d’autres, comme des couches qui se superposent, plusieurs temps, donnant à la matière la possibilité de dessiner sa propre "mémoire".