Max Bondu
Dossier mis à jour — 04/07/2024

Atlas macrotopographique

Atlas macrophotographique, Palais des musées d'art moderne,
Aile ouest, Niveau 1, Alcôve des trois couples

Maxime Bondu met en œuvre une esthétique spéculative de la découverte qui est contemplée, interprétée et déformée à travers le vortex spatio-temporel d’un miroir mimétique. Si son travail se situe fréquemment dans le voisinage de la réplique, le terrain qu’il lui attribue produit des formes inattendues relevant de la réinvention empirique ou d’une tautologie à contre-emploi, l’une et l’autre finalement productrices d’angles d’approche divergents. Pour Le Principe Galápagos, l’artiste propose une production spécifique marquée par ces particularités caractéristiques de son travail. Sur un plan formel, il s’agit d’un atlas, à l’échelle fortement agrandie, des aspérités du sol d’un espace situé à l’intérieur du Palais de Tokyo. La surface représentée est identique au format ouvert du livre produit, qui, posé sur un socle transparent, recouvre physiquement l’espace auquel il renvoie. Le titre de l’œuvre fait référence de manière détaillée à cet emplacement et affirme une analogie avec un travail d’étude méticuleux, aux allures de cartographie scientifique. La focalisation hautement descriptive sur un périmètre extrêmement quelconque évoque un désir ironique d’exhaustivité et de recouvrement mimétique non sans rappeler la Tentative d’épuisement d’un lieu parisien de Georges Perec et la carte de l’Empire à l’échelle grandeur nature, relatée par Jorge Luis Borges dans De la rigueur de la science. L’excessivité de ces entreprises, aussi minutieuses que vaines, est poussée ici au paroxysme ; l’application obsessive de méthodes a priori scientifiques introduit un basculement vers la pseudoscience. Guide topographique aussi complet qu’irrévérencieux de l’institution artistique, le document produit se veut non seulement équivalent, mais surtout incomparablement supérieur à l’original : l’iconolâtrie de l’ouvrage étale sur 1250 pages les moindres accidents d’un territoire considérablement restreint, dont l’exploration à l’échelle du micron (millième du millimètre /0.001 mm) génère des résultats à l’utilité pratique incertaine, pourtant tissés d’un fort pourvoir affabulatoire et critique.

— Emile Ouroumov

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Atlas, 2013

En collaboration avec Armelle Couillet et Clovis Duran


Vues de l'exposition Le Principe Galápagos, Palais de Tokyo, Paris, 2013

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Vues de l'exposition Mapping At Last, Galerie Éric Mouchet, Paris, 2017