Maxime Lamarche

Dossier mis à jour — 07/09/2017

Né⋅e en 1988

Vit et travaille à Saint-Étienne

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« Maxime Lamarche applique l’intelligence de la main et du bricolage à l’endroit le plus spectaculaire du divertissement : au cinéma donc, et aux objets que celui-ci met en scène et élève au rang d’objets mythiques. Parmi eux l’automobile, que l’artiste, avant « Firebird », travaillait déjà avec « Midnightswim » (2012), une (demie) Ford flottant dans un bassin du Jardin des Plantes dans le cadre du « Voyage à Nantes ». Elle figure une espèce de radeau de l’industrie automobile, qui boit la tasse en puisant son image archétypale dans un cinéma dont les plus belles heures sont derrière elle. Cette voiture d’ailleurs, Maxime Lamarche en fera une autre pièce : « Soft Serve Boat » (2013) est un hybride, un hors-bord reconstruit à partir de l’autre (demie) carrosserie de la Ford. L’œuvre flotte (en cale sèche) sur le passé industriel de la vallée de la Durolle, à Thiers, où elle fut présentée en 2013, avec une nostalgie dignement ouvrière, au Creux de l’Enfer, et en conjuguant l’avenir au futur antérieur. Citons encore une autre pièce, pérenne, réalisée à Saint-Etienne, « Sauna-Malibu » (2013), qui trivialise (à demi) l’esprit sain de la West Coast : il s’agit d’un véritable sauna, construit artisanalement de A a Z, dans une petite cahute en cèdre, dont l’architecture copie les cabanes des lifeguards veillant sur les plages californiennes. Le poêle qui l’anime tire sa chaleur d’un moteur diesel tonitruant, l’automobile éclatée, encore.
À l’intérieur, la vue donne en surplomb sur la ville. Inversion des points de vue, et puis de l’exotisme, l’œuvre est aussi doublement fonctionnelle : outre qu’on peut en effet s’y faire un sauna, elle soutient le toit du lieu d’exposition, l’association Greenhouse. »

Extrait de Sous les tropismes du concept, Judicaël Lavrador, 2013