Labitat
Labitat, 2016
Vues de l'exposition personnelle, URDLA, Villeurbanne
Dans le cadre de Collection à l'étude à Villeurbanne, programme de l'Institut d'art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes
Commissariat : Cyrille Noirjean
"L'espace comme objet manipulable et relecture de l'espace. Investir l'espace de l'URDLA, c'est d'abord le désacraliser et le ramener à l'essentiel, le simplifer et le rendre manipulable. L'espace aplati est relu/revu. Prendre une feuille blanche et la plier en deux. La diagonale domine. Voilà le geste qui structure l'espace de l'exposition dans son ensemble et qui se repère sur les supports en tôle métallique des maquettes abandonnées axés au mur, tout comme pour la série colorée des linogravures où le pli – mental – est à faire.
Plier donc pour ériger des formes et les déployer dans l'espace. Pli/dépli est posée au sol et tend vers une échelle qui invite à la traverser. Quant à l'autre sculpture, une maquette d'un Autre pli/dépli est posée sur un support. De cet angle, le visiteur se remémore le souvenir frais de la grande. L'illusion du faux-miroir s'opère à partir de l'objet bureau central qui le (dé)multiplie. L'une se cache de l'autre et le parcours se fait inversement.
Aplatir. Le travail de sculpture des maquettes abandonnées m'avait amené à passer du plat au volume. Les matériaux : bois, carton, feuille... remplaçaient l'espace blanc d'une feuille de dessin et la colle, le crayon. Chaque maquette est un dessin dans l'espace ou un espace dessiné, ou encore la transcription d'une photographie mentale et unique dans les conditions de l'atelier. Ces maquettes abandonnées sont montées en mikado dans des laps de temps très courts et sans croquis au préalable. Ces « inarchitectures » ou architectures – qui semblent – inachevées, n'ont pas vocation à être reproduites dans une autre échelle.
J'évoque une architecture sans fonction pour l'usager, si ce n'est peut-être de pouvoir les habiter le temps d'un instant. Aussi, les linogravures découlent inversement de cette pratique du dessin, comme une réponse au travail du volume. On repasse au plat. Ce sont des paysages mentaux composés à partir de couleurs et de formes dans les mêmes conditions de travail." Mengzhi Zheng
+ Lire Le jeu des trois coups, Cyrille Noirjean, 2016