Mengzhi Zheng
Dossier mis à jour — 01/09/2025

paris

paris, 2024

Vues de l'exposition personnelle à la Galerie Idéale, Paris
Photos : © Adrien Thibault

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« Dans la salle principale, une imposante plateforme rectangulaire, tronquée d’une diagonale et surélevée du sol par de mystérieux cadres en bois, offre un support à une série inédite de sculptures. Confectionnées à partir de panneaux d’aggloméré mélaminé provenant de meubles jetés, l’artiste fait le choix délibéré de travailler cette matière qui peut être qualifiée d’inférieure. Ces panneaux, glanés semaine après semaine, ont ensuite été découpés par l’artiste, puis réassemblés, créant ainsi des agrégats de matière à la fois familiers et énigmatiques. Ces assemblages se révèlent à nous comme des compositions brutalistes aux géométries intriquées. Par leurs formes, ils évoquent des bunkers, des forteresses ou des ruines dont l’architecture condensée semble avoir des buts défensifs. Tels des palimpsestes, ils portent les vestiges de l’ancienne vie des matériaux qui les composent : d’anciennes marques d’arrachement du bois laissées apparentes, des trous d’assemblage, des éléments de jointure en plastique, une pièce de métal servant à accrocher une barre de dressing. Ces détails nous renvoient à leurs anciennes fonctions utilitaires. L’artiste a poncé les surfaces mettant par endroit le bois à nu, créant ainsi des dégradés de blanc vers le gris et le beige. » [...] — Damien Lévy

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« Au mur, une série de plateaux accrochés à hauteur du plexus solaire présente d’autres assemblages du même type. On remarque vite que les sculptures et leurs présentoirs sont faits de ces mêmes matériaux, des planches récupérées et assemblées de manière bigarrée, poncées et enduites comme pour tenter de les "dé-industrialiser". Ce ponçage sélectif peut paraître anodin mais il est fondamental pour l’artiste. Ce faisant, il ré-injecte de l’artisanat dans ces matériaux issus de l’industrie. Il révèle le bois, crée des rondeurs plus organiques là où il n’y avait que des surfaces aseptisées. À l’inverse, il enduit les tranches faites de bois aggloméré, comblant ainsi les interstices entre les fibres déchiquetées et thermocollées du bois, comme pour panser les plaies de cette matière. Allant par ensemble de 5, 3 ou 2, ces œuvres sur plateaux forment de véritables compositions abstraites dont la délicatesse des couleurs et le raffinement des formes nous emmènent du côté du cubisme analytique d’un Georges Braque. Les sculptures ne cherchent plus à évoquer l’architecture. Les formes se simplifient. C’est leur matérialité qui devient le sujet. » [...] — Damien Lévy

© Adagp, Paris