Représenté par la Galerie Pietro Spartà, Chagny
Philippe Droguet
Né en 1967
Vit et travaille à Feillens (Ain)
« Dès ses débuts, Philippe Droguet instaurait un mode de travail patient, une discipline, une persévérance. Cette ascèse fait partie de son identité. […]
Regarder, voir, même, scruter les œuvres, ne saurait être inutile pour ce qu’elles expriment du vocabulaire de l’artiste, de sa syntaxe, de son langage. Importent bien sûr le choix des matériaux, le processus de réalisation des pièces et leur présentation dans l’espace, y compris pour les rapports entre elles… mais il est vite évident que le souci formel de Philippe Droguet va de pair avec sa préoccupation d’un contenu, du sens de ses créations. […]
”La forme pour elle-même ne m’intéresse pas. Elle est envisagée plutôt comme véhicule d’une “pensée en acte”. Mon rapport au langage est un rapport tendu. Je cherche à atteindre une certaine précision dans l’articulation des codes et des signes.” (1) […]
Une violence mine l’esthétisme des pièces, donnant à qui les voit, dans la plupart des cas, l’impression d’une agression potentielle ou passée. “Je veux [dit l’artiste] créer une présence forte capable de déclencher chez le spectateur une émotion porteuse de sens. Je veux induire une gêne, un doute, et susciter des réactions paradoxales. Je veux que le dispositif mis en œuvre soit comme un écho, une résonance au contexte sociopolitique dans lequel il est produit ; que le contexte sous-tende le travail, le nourrisse, sans pour autant lui conférer une dimension narrative. [Il y a bien une alternance entre douceur et violence dans mes sculptures], l’alternance de la douche écossaise, chaud/froid, comme un écho tangible à la violence du monde.” (2) […]
1 Entretien par mail de l’artiste avec l’auteur, du 12 mai au 16 juin 2013
2 Entretien de l’artiste avec Hervé Percebois, mars 2013
Extrait de Janus, par Anne Bertrand, 2013, Catalogue de l’exposition Blow Up, Musée d’art contemporain de Lyon, Liénart Éditions