Sylvie Sauvageon
Dossier mis à jour — 29/08/2023

RASSEMBLER

RASSEMBLER

Cabinet des conservations et des restitutions

depuis 1995
Contenus des boîtes : environ 3300 dessins, 167 sculptures, 37 carnets
Dimensions variables selon les lieux

Installation constituée d'étagères et de boîtes, d'une chaise et d'une table.
Chacune de ces boîtes est étiquetée. Certaines contiennent les dessins ou les sculptures et d'autres des cahiers de conversations ou des carnets. Quelques-unes sont fermées par un élastique et ne peuvent être ouvertes. L'archivage envahit l'espace et devient le cœur du travail.
/

L'Abri du regard

2023
Bois (pin et peuplier)
200 x 160 x 120 cm

L’Abri du Regard est un petit cabanon vitré consacré au paysage et aux différentes représentations du monde, une sorte d’inventaire sensible des paysages traversés, mémoire des lointains souvenus.

En 2023, la résidence : Sur le sentier des Lauzes à Saint-Mélany, en Ardèche, me permet d’installer L’Abri du Regard face à la montagne et à la vallée de la Drobie.

Le visiteur entre, s’assoit, il est dans le paysage et peut voir au loin. À l’intérieur, des représentations du monde réel ou cartographié, des croquis, des dessins, des citations, des albums, des documents : articles de journaux, cartes postales, des souvenirs de lecture, de voyages, de visites de musée ...

En entrant dans l’abri, se trouve, sur la gauche, un grand dessin au crayon de couleur, inspiré de La Thébaïde de Fra Angelico. Face à lui, un autre dessin inspiré d’une xylographie népalaise,  Mont Emei, représentant elle aussi un paysage montagneux couvert de petites constructions habitables.

Les points de vue se multiplient, le paysage est pluriel. Il est à la fois vertical et horizontal, réel et représenté, vu, pensé et souvenu.

Être à la fois dans le paysage et à travers ...

Le projet des cabines est financé par la bourse Emmanuèle Bernheim (Fonds de dotation Vendredi soir).

/

L’Estran

2023
Bois (peuplier) et carton
200 x 160 x 90 cm

L’Estran est une petite pièce en forme de chapelle, une sorte d’oratoire laïque et poétique, un lieu de recueillement intime.

À l’intérieur de ce petit espace, des dessins sont accrochés au mur, d’autres rangés dans des boites alignées sur des étagères. Dans une caisse en bois reposent de petites sculptures : les veilleurs.

Les dessins présentés ici rappellent les absents, ceux dont on aime à se souvenir, ceux que l’on n’a pas connus. Ils sont nés de longues flâneries dans les cimetières, d’errances, de pensées, de conversations imaginaires. 

L’Estran est une cabine à taille humaine, un petit isolat individuel où chacun peut entrer et consulter les œuvres archivées. 

L’Estran, espace intermédiaire entre la mer et la terre, espace indéfini propre à la rêverie.
L’Estran est ici un espace transitoire entre présents et absents, un entre-deux entre la cité et la lande, entre le bruit et le silence, entre passé et présent, que chacun habitera à sa façon.
L’Estran devient ainsi lieu de repos, lieu de veille et de recueillement où les présents sont habités des souvenus. 

La structure de L'Estran a été construite par l’équipe de la Goupille à Romans-sur-Isère.
Le projet des cabines est financé par la bourse Emmanuèle Bernheim (Fonds de dotation Vendredi soir).

/

On verra... (extrait)

depuis 2019
Installation composée de plus de 350 éléments (origine diverse comme des dessins, des gouaches, des sculptures - de papier, de cire, de savon ou de bois - des textes, des citations mais aussi des documents récoltés, des cartes postales, des meubles, des boîtes ou des caisses).

« Les éléments constitutifs sont tous liés à un souvenir personnel plus ou moins lointain, à des archives collectées au fil des années.
Ces images sont le témoin d'un moment vécu : scènes de vies, souvenirs d'œuvres, lieux et architectures remarquables, petits objets familiers, lectures. L'installation est née dans l'atelier - de ce qui était là - et l'a envahi progressivement, recouvrant murs et sol, intégrant ce qui était déjà présent : livres, séries de dessins, sculptures, archives, murs d'images.
Postulat : quand les Sumériens regardent leur passé, il est face à eux. Le futur s'appelle Warkâtu, ce qui signifie derrière le dos (c'est ce que l'on ne voit pas) et le passé Panânu, face à soi (puisqu'on peut le connaitre). Le passé est là, devant nous. Pour le futur, on verra. »
Sylvie Sauvageon

/

Génie civil (extrait)

2018-2019
Série constituée de 13 planches
Mine de plomb, crayon et feutre
Planches de 70 x 100 cm

Archives personnelles de l'artiste, collectées au cours des 30 dernières années, triées, sélectionnées et organisées.
Certains des documents présentés sont recopiés et dessinés ; pour d'autres, c'est le document original qui est intégré.
Ces documents font référence à des souvenirs personnels, à des œuvres vues, à des rencontres, à des images marquantes...
/

Rêve de grand

2015
Dans le cadre d'un appel à projet du CNES à l'occasion des 50 ans du lancement du premier satellite français.

- 3 lés de tapisserie dessinés au crayon de couleur, 2,20 x 4,50 m
- 20 dessins à la mine de plomb sur papier, dimensions variables
- 6 textes d'écrivains imprimés (Jane Sautière, Pascal Convert, Georges Perec, Eric Pessan, Jorge Luis Borges, Jean-Claude Ameisen / Pascal Quignard),
21 x 29,7 cm
- Sculptures en bois sur lit de grains de blé, dimensions variables




/

Une seule image

2011
Série de 24 dessins, crayon de couleur sur papier,
29,7 x 42 cm

« Cet été, j'ai dessiné 24 fois le portrait de Mohamed Bouazizi.
Il s'agissait de dessiner plusieurs fois la même image (à l'échelle 1 toujours et au crayon de couleur) jusqu'à lassitude. J'ai choisi une photo (issue du journal Libération, représentant Mohamed Bouazizi : jeune tunisien qui s'est immolé au mois de décembre 2010, acte qui déclencha les évènements dits du printemps arabe).
Lorsqu'un dessin était terminé, je le glissais dans une pochette sans plus jamais le regarder. Puis je recommençais. Chaque dessin a donc été réalisé seul, à plat, à partir du modèle initial (la page du journal face à moi), les autres dessins n'étant présents que dans ma mémoire. Je n'ai jamais redressé le dessin à la verticale pour corriger les déformations dues à la position horizontale.
À la fin de l'été, j'ai décidé de clore cette série, j'en étais alors à 24 dessins. J'ai affiché contre le mur tous les dessins dans l'ordre où ils avaient été réalisés.
Et ce n'est qu'à ce moment-là, une fois terminé, que j'ai enfin découvert l'image finale constituée d'une seule image répétée 24 fois. »

Sylvie Sauvageon, 2011

Vue de l'exposition Un temps soit peu,
École Supérieure du Professorat et de l'Éducation, Chaumont, 2016

/
© Adagp, Paris