Sylvie Sauvageon

Dossier mis à jour — 29/08/2023

Né⋅e en 1963

Vit et travaille à Lyon

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« Pour Sylvie Sauvageon, dessiner c’est le plus souvent « refaire » avec des crayons ce qu’elle voit, soit transposer plutôt que copier servilement un objet, un espace, ou une image. Autrement dit, le dessin n’est pas ici un moyen d’inventer des formes, mais plutôt de les répertorier, redoublant par la ligne et la surface l’aspect perçu de la réalité qui l’environne, et plus précisément encore de la réalité qui la regarde, car les sujets auxquels s’attelle Sylvie Sauvageon sont choisis moins pour leur qualité d’objet que pour la relation particulière qu’elle entretient avec eux. « Tout mon travail est lié à mon rapport au monde (le temps et la taille principalement) », indique Sylvie Sauvageon (Entretien avec Anne-Cécile Guitard, 2012), avant d’ajouter « Pour pouvoir savoir et comprendre où se situent les autres j’ai besoin de m’approprier l’apparence des choses, les images (communes ou personnelles) et de les reproduire. […] Comme si le dessin devenait la preuve de l’existence. » Dessiner n’est donc pas seulement saisir graphiquement mais c’est se saisir physiquement de ce catalogue intime qu’elle a choisi de compiler. Le dessin s’est imposé comme un outil de mise à distance de la réalité environnante. […] Ravivant ces lieux et ces moments par le dessin, c’est à une étrange enquête sur la mémoire des formes et des signes que se livre Sylvie Sauvageon, sa mémoire personnelle aussi bien que la nôtre, recomposant peu à peu le puzzle d’une histoire intime et pourtant collective. Ce n’est pourtant pas à proprement parler de nostalgie dont il s’agit ici, mais plutôt d’un travail de remémoration interrogeant le passé au présent ou ce qui du passé fait son présent. Le temps du dessin, s’il ne cherche pas à produire d’explication, lui permet, fouissant ces signes, de mesurer cet écart qui la constitue. Dessiner pour s’enraciner. » […]

Extrait du texte de Philippe Agostini, 2015