Bertrand Grosol

Dossier mis à jour — 11/04/2019

Né⋅e en 1959

Vit et travaille à Lyon

/

À propos de l’exposition au CRAC Sète, 2009
Extrait du livret de l’exposition Dialogue, Bertrand Grosol et Nicolas Floc’h, Centre Régional d’Art Contemporain, Sète

“Bertrand Grosol est à la fois sculpteur, réalisateur, compositeur, poète, etc., autant de catégories que sa pratique artistique remet en cause par les déplacements permanents qu’elle opère. Les différents projets en cours qu’il mène en parallèle et ré-alimente sans cesse, révèlent des histoires cachées dans les interstices du réel. L’œuvre comprenant sa propre destruction, des documents photographiques, vidéographiques, des livrets sous forme de carnet de bord, enregistrent la trace de ces circonvolutions.

ORI est un projet commencé et présenté à La Réserve à Montpellier en 2003. Une gravure au sol du schéma de l’oreille interne est progressivement enfouie sous 128 tonnes d’asphalte noir. En Martinique, son lieu de naissance, Bertrand Grosol superpose ce motif à la carte de l’île dans l’idée d’enregistrer différentes données sonores et visuelles en différents points de l’île. […]

Le MamiWata est « un projet de navigation intérieure, sur une structure flottante imaginée, qui joindrait trois mers : Mer Méditerranée – Mer du Nord – Mer noire, par les voies fluviales, les canaux. Un aller à contre-courant du sud vers le nord, un flux inversé, une expérimentation singulière ».

Né en 1995, d’une discussion, ce projet devient voyage-fiction et prend la voie d’une expérience solitaire à partir de 2004, avec la construction, dans les anciens entrepôts des Salins en bord de Saône, de l’embarcation MamiWata L820L650H320 : squelette tubulaire de bois et de métal recouvert d’une pellicule de résine. En 2005, en Résonance avec la 8ème Biennale de Lyon, l’embarcation est mise à l’eau à la jonction de la Saône et du Rhône. En 2007, le MamiWata L820L650H320 est exposé au Musée d’art contemporain de Lyon. La disparition programmée de l’image symbolique de la maquette marquera la fin du projet. […]

Le projet du MamiWata traduit un processus d’exploration empirique divisé en chapitres, ouverts aux allers-retours, aux digressions. L’œuvre ne cesse de se réinventer. […] Par l’enregistrement des métamorphoses invisibles issues des dérives fluviales, le projet du MamiWata retrace l’aventure d’un voyage utopique, initiatique, aux confins des mondes flottants.”

« Par son mode opératoire, mon travail s’inscrit dans la durée, et cette durée lente et constante ne permet pas de disposer de pièces d’exposition, mais plutôt d’inventer des constructions qui donnent à voir ce qui est en train de se faire. Les constructions disparaissent ou évoluent avec l’avancée du projet. » B.G.