Parages
Coédition Galerie Françoise Besson, Lyon et Analogues, Arles
Diffusion Les presses du réel
Guillaume Robert : parages
Par Soazig Callac, Critique d'art
« Un parage désigne initialement une aire maritime qui borde une côte. [...] Le parage est illisible, il demeure en suspens du geste cartographique. Ses abords s'expérimentent, le rivage est possible. Cependant, dans son acception courante, le parage se tient à portée de main ». L'ambivalence de ce terme, que l'artiste Guillaume Robert utilise au pluriel, laisse présager le caractère transversal de ses œuvres. C'est en effet au travers de sept œuvres, sept « territoires » découpés en sept chapitres au sein de cette publication, qu'il tente de définir les rebords de cette oscillation. Usant d'une pluralité de médiums : vidéos, installations, photographies, dessins techniques, etc. Guillaume Robert explore les liens imperceptibles entre le familier, l'intime et le lointain ; entre le réel et sa représentation ; entre ce qui se dissimule mais pourtant se fait ressentir. Afin d'expérimenter cette tension, l'artiste sort des sentiers battus et n'hésite pas à investir différents lieux et pratiques. Ses œuvres prennent alors la forme de projets collaboratifs avec différents acteurs : une famille de bergers du plateau des Millevaches, un performeur dans le Péloponnèse, le peintre Jean-Xavier Renaud, le géophysicien Nicolas Coltice et le mécanicien Juso Velic en Bosnie-Herzégovine. Ces rencontres lui permettent l'élaboration de scénarios souples, ouverts à l'impondérable et de questionner le processus de création. Tout en s'appropriant les outils et histoires de ses collaborateurs, il propose de rejouer les événements passés (Drina), de réactualiser les mythes (Vérifier l'Arcadie) mais également d'élucider les conditions d'émergence des événements (Propagande) et peut-être alors de mettre en évidence la force de l'engagement. C'est contradictoirement par le dévoilement du dispositif de la représentation (simulation, reenacment, détournement de méthode) que l'œuvre de Guillaume Robert s'émancipe et propose de nouvelles interprétations et de nouvelles narrations faisant la démonstration d'une frontière ténue entre le fictif et le réel. Le réel redoublé propose des chemins de traverses. Ainsi, comme pour parachever son protocole – il n'est pas étonnant de le découvrir, à l'image de ses pratiques collaboratives – Guillaume Robert invite différents artistes à investir ses espaces en adjoignant des textes de fictions (à l'instar du très beau Pan, le tailleur et la brebis, de Louise Hervé & Chloé Maillet), texte biographique et poème à quatre des sept projets exposés dans sa monographie. Ainsi ces écrits apportent un nouveau regard sur la documentation des œuvres et celles-ci acquièrent un tout nouveau statut. Cette monographie devient livre d'artiste dans lequel les œuvres de Guillaume Robert sont réactualisées, réinterprétées en une promesse de palimpseste infini proposant d'explorer de nouveaux parages. »
PARAGES
Coédition
Galerie Françoise Besson (Lyon), Analogues (Arles)
Avec le concours du Centre national des arts plastiques,
Région Limousin, Centre Régional du Livre Limousin – Association de Coopération pour le Livre,
Association Mamie Küsters, Centre d'art contemporain MAGP, Maison Salvan,
Centre international de l'art et du paysage de Vassivière, Centre de la photographie d'Île-de-France.
Réalisation graphique : Sandra Pasini, Guillaume Robert
Photogravure : Florian Tiedje
Auteurs : Marcelline Delbecq, Rémy Héritier, Louise Hervé & Chloé Maillet, Guillaume Robert
Contribution iconographique : Jean-Xavier Renaud
Chanson : Matoub Lounès
Poème : Wallace Stevens
Remerciements
Guillaume Baudin, Françoise Besson, Mathilde Chénin, Nicolas Coltice, Brigitte Costaz,
Éric Degoutte, Pierre Friour, Nathalie Giraudeau, Marianne Lanavère, Martine Michard,
Gwénola Menou, Ooblik, Sandra Pasini, les souscripteurs, Jean-Claude Voye, Yasmine Youcef