Linda Sanchez

Dossier mis à jour — 11/01/2017

Né⋅e en 1983

Vit et travaille à Marseille

Représenté·e par la Galerie Papillon, Paris

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« Le travail de Linda Sanchez prend des formes variées (dessin, vidéo, sculpture, installation, performance) : ces productions sont toutefois “reliées” par les textes, notes et archives qui les documentent presque systématiquement. A partir d’un environnement domestique, Linda Sanchez expérimente des bricolages et combinatoires de matériaux, d’objets et de gestes du quotidien. Elle consigne des observations et hypothèses, elle élabore des protocoles, relançant et modifiant sans cesse ces opérations de construction / déconstruction. Dans un rapport très physique à son travail, elle poursuit ainsi une démarche proche dans ses modalités de celles d’un chercheur scientifique. Cette dimension empirique, qui privilégie une pratique méthodique et une activation constante du regard, s’articule avec une dimension conceptuelle qui traque quant à elle le procédé et l’énonciation.
La démarche de Linda Sanchez n’est pas sans rappeler l’esprit de certaines littératures (Queneau, Borgès, Pessoa…), qui procèdent de l’inventaire systématique, voire obsessionnel, ou de la variation d’états dûment documentés, et atteignent l’absurde ou le fantastique, ou encore une grande poétisation du réel – une extrapolation de la tentative d’exister par une attention éperdue à ce qui nous entoure. Ainsi, l’abstraction chez Linda Sanchez se fait surtout poétique et métaphysique. “J’habite les creux comme une nostalgie”. Elle s’applique d’autant plus à relater la cartographie de ses expérimentations que les formes ou les objets restent “informulés” et en équilibre souvent précaire. C’est la concentration répétitive sur les gestes – cette tension du rien – qui finit par transformer l’ennui en jeu et par restituer certains petits accidents imperceptibles. La relation forte de l’artiste à l’espace, au paysage, passe aussi bien par la rencontre corporelle avec les éléments et matières – sable, vent, eau… – (et l’on pense à Bachelard) que par la reconstitution mentale d’un ensemble, dans le souci permanent du rapport de la partie au tout. »

Texte de Corinne Guerci, 2007, Guide d’exposition S’il y a des moucherons, c’est qu’il doit y avoir des araignées, Galeries Nomades de l’IAC, Villeurbanne/Rhône-Alpes, Angle art contemporain, Saint-Paul-Trois-Châteaux.