Maïté Marra
Dossier mis à jour — 25/09/2023

Monument Raynox

Carrousel éclipses, 2018
Carrousel à diapositives projetant les archives photographiques d’Ahmed Bouakkadia de l'éclipse totale de soleil du 11 août 1999 à Lyon (MAPRAA)

Monument Raynox

Exposition individuelle, Maison des Arts Plastiques et visuels Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon, 2018
— Avec le soutien de la MAPRAA

Cette première exposition est la restitution de l’expérience d’un aveuglement, d’un impossible à voir, à dire. La photographie est mise en doute comme captation du réel.
Construction, fabrication, violence.
Les pouvoirs politiques défoncent au bulldozer les sols des campements Roms pour empêcher leur réinstallation : nouveaux paysages.
Diapositive anonyme de la fontaine de Trevi ou archives d’Ahmed Bouakkadia, les images d’un autre temps s’entrechoquent avec la violence et la fuite en avant de notre actuel.

L’exposition était présentée au premier étage de la MAPRAA. Pour y accéder, il fallait monter un escalier en colimaçon, dans lequel étaient projetées les diapositives d’Ahmed Bouakkadia, archivées à la MAPRAA, de l’éclipse de soleil du 11 août 1999 photographiée à Lyon. La courbe de l’escalier nous mettait ensuite face au projecteur qui nous éblouissait jusqu’à l’arrivée à l’étage. Les 30m² dédiés à l’exposition dépliaient la problématique du regard, entre rêverie et frontalité documentaire.

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Des camps, 2013-2017 (extrait)
Série de photographies argentiques couleur moyen format, tirages jet d’encre, 35 x 28 cm

Cette série de photographies des anciens camps de Roms des agglomérations lyonnaise, stéphanoise, marseillaise et parisienne, est d’abord un constat de leur position géographique dans la ville, de la précarité de leur subsistance. La légende date et localise les emplacements des anciens camps. Puis il s’agit d’interroger ces espaces, temporairement non maîtrisés par les autorités publiques qui réaffirment leur pouvoir sur eux par l’expulsion des occupants illégaux. Ces espaces sont considérés inhabitables, soit par leur insalubrité, soit par leur absence de viabilité et l’occupation des Roms contredit cette inaptitude à être habités. L’installation des familles est révélatrice de ces espaces qui répondent à leur besoin d’être à proximité des centres urbains nourriciers (mendicité, recyclage, poubelles, associations de solidarité).