À l'origine de toute démarche artistique, il y a une utopie. Arièle Bonzon avoue celle du retour sur soi dans une écriture du retrait et de la mémoire. Fine, élégante, fouillée, lieu d'un corps à corps de techniques qui n'est pas sans force et sans séduction, l'œuvre introspective de l'artiste prend donc l'aspect d'une quête et d'une enquête sur soi et la transparence. Les voies en sont celles du cache-cache et du jeu de miroir, de la fuite dans une mise à jour qui ne recule pas devant la violence. Violence d'un regard secondé par le geste qui griffe, biffe, épingle et met sous verre, comme objets d'études et de curiosité, les éléments du constat. Le corps, celui d'Arièle Bonzon, celui de l'autre, s'éparpille dans des fragments photographiques. La pensée se dilue dans des textes volontiers indéchiffrables. Peur, pudeur. Autoportrait impossible et peut-être pas souhaitable. Pas souhaité. Comme si, au désir brûlant de se connaître, répondait le doute, la peur tout aussi ardente d'un face à face avec soi.