Partir refaire
Partir refaire
2020
Sangles, filets, éléments manufacturés et chaussures de marche cousues, 193 x 120 x 125 cm
Rien n’arrête l’homme de ses rêves de grandeur, de possession, d’appropriation, d’expansion, de planification. Il faut être vraiment sourd pour croire être fort. On continue. Il faudrait retourner le monde. Défaire, démanteler, décoloniser. Mesurer ce qu’il lui en coûte. Transformer. Renverser. Respirer. Il faut être aveugle pour continuer ou simplement assoupi. Pour ne pas voir la puissance, la complexité du vivant.
Un jour, chaque jour, partir, refaire.
Cette sculpture se présente comme un enchevêtrement de branches ou de lianes, sur lesquelles sont fixés éléments de sac à dos et chaussures de marche qui pourraient être endossés par le regardeur.
Créée lors du premier confinement, issue d’une réflexion autour de cette expérience de crise sanitaire que nous traversions, elle est une invitation au déplacement, au renouvellement, au mouvement. Du corps ou de l’esprit, de l’homme ou de l’humanité. Chaque matin, la nécessité du départ. Chaque matin, partir, choisir.
Tous ces éléments cousus à la main et à la machine composent un monde. La couleur verte des sangles est intense, comme un fragment de paysage, un jardin. Les lianes sont entremêlées comme une jungle, une pensée à défricher. Les branches, des chemins possibles, un défi, la perspective d’un trajet à parcourir, chaque pas à inventer.



