Textes
Une bonne pioche
Par Le Gentil Garçon, 2014
Une bonne pioche
Par Le Gentil Garçon, 2014
Texte de Julien Amouroux, exégète du Gentil Garçon
À propos des œuvres du Gentil Garçon dans la collection du FRAC Occitanie-Montpellier, 2019
Texte de Julien Amouroux, exégète du Gentil Garçon
À propos des œuvres du Gentil Garçon dans la collection du FRAC Occitanie-Montpellier, 2019
Imagination
Par Emmanuel Latreille
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Imagination
Par Emmanuel Latreille
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Aventure
Par Yves Tenret
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Aventure
Par Yves Tenret
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Masque
Par Emmanuel Latreille
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Masque
Par Emmanuel Latreille
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
« Le Gentil Garçon », en lieu et place d’un nom propre, cela veut dire que l’artiste dépositaire de la fonction d’auteur n’est, comme les Gentils de l’histoire antique, ni juif ni chrétien, mais païen. Ou encore, qu’il est du point de vue de la croyance un non-sujet. De la croyance en quoi ? De la croyance en la valeur du Nom, c’est-à-dire en la valeur même du « sujet consistant » qui le porte (comme le chapeau de la silhouette passant sous une fenêtre de Descartes, dans l’une de ses Méditations métaphysiques). Ainsi, de chacun, il est possible de faire des hypothèses du fait qu’il porte un nom propre. Comme nom d’artiste, on pourrait en faire autant avec « Le Gentil Garçon ». Mais c’est un leurre. Relevant du commun, le visage même de l’artiste s’efface, se masque, pour ne laisser aucun indice sur le sujet qui en est comme la cause. Si Le Gentil Garçon est un pur acteur, ses œuvres aussi sont des jeux auxquels n’importe qui peut s’adonner, sans y être impliqué plus que quiconque. De son nom comme de la somme de ses œuvres, on ne peut rien déduire le concernant, parce qu’ils décrivent des fonctions qui ne disent rien de personne. A contrario, à partir des œuvres d’un Christian Boltanski par exemple, on peut établir, malgré les efforts de l’artiste pour brouiller les pistes - et même à cause de ses efforts dans ce sens – un portrait de l’artiste à l’identité précise, même si cette identité est forgée, construite par lui-même ou par les autres (les critiques notamment, mais aussi par tout spectateur de ses œuvres). Le mot « garçon » ajoute au Gentil Garçon un degré subtil d’indétermination, un cachet humide d’« immaturité » (pour reprendre le mot – et l’idée – à Witold Gombrowicz) qui le maintient définitivement hors de l’assujettissement subjectif. Ce n’est pas juste une mise en abîme : disons, à la façon du « Roland Barthes » de Roland Barthes, comme « un personnage de roman » mais qui n’aurait pas même la nécessité de produire un avertissement au seuil du travail (Tout ceci doit être considéré comme dit par un personnage de roman.). Ce titre seul suffit à le soustraire à la Loi, à le disperser dans des relations sans Maître ni Esclave.
Cette inscription du travail sous le nom commun « Le Gentil Garçon » explique probablement qu’un motif apparaisse de façon répétitive au fil des années : le masque. Les masques sont nombreux, des premiers et fondateurs Délits de sale gueule, qui enregistrent en caméra cachée ses apparitions dans des lieux publics, à ceux de l’Auto-sculpture et l’Auto-peinture dans lesquels l’artiste a formalisé son poids et sa surface corporelle en un tas de pâte à modeler et un tableau monochrome percés de deux trous pour les yeux, ou bien encore le masque de soudeur utilisé dans la performance de Phœnix, ou celui en papier découpé et peint de Take the Painting and Run, qui fait écho à l’étrange figure peinte par Edward Munch dans Le Cri, et enfin ces boites carrées posées sur les têtes des travailleurs à la chaîne de Restore Hope, qui font passer identiquement d’un individu à l’autre, comme si la fonction de Gentil Garçon se déclinait au pluriel dans une comique chaîne humanitaire de l’art en série ! Cette dernière pièce montre d’ailleurs la transformation du masque d’angoisse universelle du Cri de Munch en celui d’un Mickey schématique, ce qui invite à lire rétrospectivement tous les visages proposés dans d’autres œuvres comme autant de masques interchangeables, décrivant un monde constitué symétriquement – par les machines de la production industrielle – des masques également conventionnels désormais de la solitude existentielle et de la société du divertissement. Les « têtes à Toto » des Totologies sont des masques permettant à des enfants de jouer, tout comme l’installation Le visiteur visité en est un autre ouvrant aux visiteurs de l’exposition à Montélimar (Le futur est derrière nous car on ne le voit pas venir) la possibilité d’espionner les autres spectateurs sans être vu. Il y a ainsi un agencement complexe de significations et de degrés dans les masques proposés par Le Gentil Garçon, entre l’hypothèse d’un « auteur premier » et l’idée d’un espace social fait de surfaces trouées, offertes au regard de qui voudra, utilisables librement, en fonction de l’activité de chacun. De ce point de vue, les Totologies sont une belle image de la complexité de ces masques emboîtés les uns dans les autres.
Une pièce ouvre le masque à une autre dimension : c’est Le propre de l’homme. Le rire du Gentil Garçon sert de motif pour forger une épée menaçante : le fil en zigzag de cette arme, issu du « spectre » d’un éclat de rire (un rire de fantôme ?), masque tout en les signifiant l’inquiétude et la violence que chaque être humain s’applique à enfouir dans ses propres productions. Mais la lame de cette épée est aussi découpée dans de l’acier « poli miroir » : or on retrouve le miroir dans deux pièces récentes : Prisma, et surtout Sept cent soixante-dix-sept ans de malheurs. Cette dernière réalisation notamment peut être considérée comme une critique explicite du narcissisme qui dévore la conscience individuelle de l’homme moderne, condamné à exister dans un face à face épuisant avec lui-même. Pourtant, la figure miroir de Sept cent soixante-dix-sept ans de malheurs ne peut concerner un seul et unique sujet mais bel et bien plusieurs individus, ou l’humanité toute entière. Or, ces individus, que seront-ils sinon les reflets éparpillés de ce même Masque géant qui les rassemblera et les fera vivre, heureux ou non, tous ensemble ? Dans les miroirs, nul ne peut trouver la vérité de ce qu’il est. On n’y trouve que des masques (voyez tous les autoportraits des grands peintres du passé, ou d’un photographe comme Robert Mapplethorpe). Oscar Wilde l’écrivait dans son Salomé, faisant parler Hérode : Il ne faut regarder ni les choses ni les personnes. Il ne faut regarder que dans les miroirs. Car les miroirs ne nous montrent que des masques…
Le Gentil Garçon assume le rôle d’un magicien, d’un mage, d’une figure de Carnaval, d’un Masque : il est une Fonction immanente qui fait tourner les réalités qu’il touche dans le sens du lait.
Cinéma
Par Patrick Nardin
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Cinéma
Par Patrick Nardin
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Pop culture
Par Jérôme Dupeyrat
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Pop culture
Par Jérôme Dupeyrat
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Ironie
Par Yves Tenret
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Ironie
Par Yves Tenret
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Mort
Par Jackie-Ruth Meyer
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Mort
Par Jackie-Ruth Meyer
Publié dans Tout Le Gentil Garçon, éditions Les Requins Marteaux, 2011
Le Gentil Garçon
Article de Thomas Bernard
Publié dans le Fluide Glacial n°531, 2020
Le Gentil Garçon
Article de Thomas Bernard
Publié dans le Fluide Glacial n°531, 2020