Textes
Entretien avec l'artiste
Par Audrey Mascina, extrait de In the arab word... Now de Jérôme Sens, Éditions Enrico Navarra, 2008
Entretien avec l'artiste
Par Audrey Mascina, extrait de In the arab word... Now de Jérôme Sens, Éditions Enrico Navarra, 2008
Slimane Raïs n'aime pas que l'on dise qu'il fait de l'esthétique relationnelle
Par Arnaud Stinès, directeur de l'espace d'art contemporain Rurart
In Le jardin des délices, Éditions Rurart, 2006
Slimane Raïs n'aime pas que l'on dise qu'il fait de l'esthétique relationnelle
Par Arnaud Stinès, directeur de l'espace d'art contemporain Rurart
In Le jardin des délices, Éditions Rurart, 2006
[...] Si la relation prédomine dans la démarche des artistes qui se reconnaissent dans l'esthétique relationnelle, les travaux de Slimane Raïs n'ont pas pour finalité cette relation mais un objet plastique, le plus souvent une installation - des dessins numériques pour Les Migrants - qui s'appuie sur les rencontres que l'artiste a suscitées. Ainsi l'œuvre de Slimane Raïs n'est en aucun cas à entendre comme le fruit de performances qui se suffiraient en tant que telles mais comme le résultat d'un processus mis en place par l'artiste et nécessitant la participation volontaire des populations concernées. La relation n'est pas l'objet esthétique en soi, elle n'est que le ressort de la création, un médium.
L'exemple le plus ambigu pourrait être Pour Parler. Mais si Slimane Raïs met en place un dispositif qui situe au cœur de l'œuvre la relation téléphonique, réalité immatérielle, l'artiste est avant tout attentif au choix de la cabine téléphonique, présence plastique dans l'espace d'exposition. Il ne garde aucune trace des conversations dont le contenu importe moins que le processus conceptuel qui consiste à considérer la situation de communication avec un artiste comme une œuvre en soi, résultat d'un énoncé performatif.
Slimane Raïs n'envisage pas sa démarche sous l'angle de la production de lien social. Les dispositifs de création qu'il met en place ne visent pas à tisser une relation entre les participants à son travail : celle-ci - qu'il s'agisse d'une rencontre directe ou d'un message sur un répondeur téléphonique - a lieu exclusivement avec l'artiste, en vue de produire l'œuvre. Loin de la posture de l'artiste-médiateur qui est au cœur de certaines propositions esthétiques relationnelles, où l'artiste met en relation, génère un lien social direct entre les acteurs-spectateurs qui est l'objet même de la démarche, Slimane Raïs se positionne exclusivement comme créateur préoccupé par la finalité esthétique de son œuvre. Cette position implique qu'il se laisse aller à la rencontre sans intention préalable quant au contenu de celle-ci. La finalité de sa démarche artistique n'est ainsi aucunement motivée par un acte entraînant un micro-changement social.
Pour autant, les pièces produites par Slimane Raïs, concrétisation des rencontres ou des témoignages qu'il suscite, sont systématiquement liées au contexte social dans lequel elles se situent. Il serait donc erroné de penser qu'elles sont dégagées de toute implication sociale. Bien au contraire. Lors d'un récent entretien, l'artiste nous confiait : « Je ne raisonne qu'en terme esthétique, pas en terme politique. Mais dès qu'il y a une relation avec les gens, il y a une dimension politique. »
Slimane Raïs n'ambitionne pas de réorganiser à quelque échelle que ce soit le monde dans lequel il vit. Ses propositions artistiques interrogent l'organisation sociale plutôt qu'elles ne cherchent à la modifier. Si les dispositifs qu'il met en œuvre sont porteurs de sens, c'est bien parce qu'il se garde d'être acteur de ses œuvres : cette distance avec le contexte social qu'il appréhende comme support de création est le gage de la légitimité de son œuvre. Slimane Raïs ne cherche pas à revêtir le costume de l'artiste engagé. Ce n'est pas son propos. Il donne à voir et à penser des pans de la vie sociale à travers des créations d'une grande justesse esthétique et d'une réelle pertinence intellectuelle, laissant au visiteur le soin de mesurer sa propre implication sociale.
C'est sans doute cette position très claire qui permet à l'œuvre de Slimane Raïs d'être empreinte de la plus grande sincérité.
Les espaces polyglottes de Slimane Raïs
Par Daphné Le Sergent, extrait de www.lacritique.org, 2006
Les espaces polyglottes de Slimane Raïs
Par Daphné Le Sergent, extrait de www.lacritique.org, 2006
Slimane Raïs, Une éthique relationnelle
Par Alain Livache, 2004
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