Perrine Lacroix
Dossier mis à jour — 25/09/2023

PHOTOGRAPHIES

Photographies

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Chez, 2021

Phosphènes, 2020

In progress, 2017

Éclairages, 2012

La bonne aventure, 2012

Way-t, 2009

Les châteaux en Espagne, 2004-2012

Paysage, 2004

Campagne, 2003

Plongeon, 2003


Sélection de photos, 2003-2023

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Chez, 2021

Collection est une exposition de Perrine Lacroix au CAP Saint-Fons autour des œuvres de l’artothèque et de la notion même de collection. Sensible au rapport que ces œuvres entretiennent avec la sphère intime ou publique, l'artiste propose à un groupe d’habitants de les expérimenter dans leur espace domestique comme dans l’espace d’exposition.

"Dans un premier temps, je les invite à venir physiquement choisir une ou plusieurs œuvres dans la collection que je leur propose de venir photographier une fois installée(s) chez eux. Je m’intéresse au glissement des œuvres initiées dans l’intimité de l’atelier qui, après un passage par le centre d’art (ou la galerie), viennent s’immiscer dans une autre intimité, celle de l’emprunteur (ou du collectionneur), pour instaurer de nouvelles relations."

Pendant les deux mois d’emprunt, un petit carnet rythmé de questions hebdomadaires conduit les habitants à écrire leurs impressions sur leur vécu et ressentis avec les œuvres. De ces observations sont extraits les cartels des photographies de la série Chez.


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Phosphènes, 2018-2020

Impulsé à la Kunsthalle de Krems en 2018, Phosphènes est un projet sur l'exposition, ses influences et répercussions dans notre savoir et notre culture. Il explore la trace et la résonance des œuvres sur notre mémoire intime et collective, leur imprénation dans notre conscience en lien à notre patrimoine personnel mais aussi en relation aux espaces et aux modes d'exposition.

Phosphènes observe la façon dont on montre les œuvres, dont on les regarde et donne à voir ses différents modes de re-présentation mais aussi comment on les photographie, archive, numérise, publie et diffuse dans les sphères éditoriales, culturelles, numériques et sociales actuelles.

Phosphènes révèle la mémoire des murs d'exposition à travers le souvenir des œuvres qu'ils ont portées. En en captant les traces lumineuses, il en restitue d'autres vues, immatérielles. Les œuvres deviennent de simples monochromes, écrans de projections intérieurs, abstractions.

Ainsi comme à la Kunsthalle de Krems en 2018, j'ai pu saisir au Grand Palais en 2020 les expositions Le Greco et Toulouse-Lautrec, à travers leurs présences absences. Ce sont alors dessinées les orientations esthétiques et poétiques suscitées par la scénographie de chacune.

La première aérée et "muséale" du Greco souligne la singularité du dernier grand maître de la Renaissance. La deuxième fluide et rythmée, toute en courbes et en rondeurs, dévoile un Toulouse-Lautrec aussi public qu’intime.


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In progress, 2017-2023

"En avril 2017, durant ma résidence à Air – Artist in residence Niederösterreich, j’ai pu quotidiennement suivre les travaux de la Kunsthalle Krems en restauration. 

L’espace en chantier est une œuvre en soi, les murs fraîchement enduits semblent des peintures murales, les escabeaux des sculptures, l’échafaudage une installation. Leur simple présence dans un espace muséal leur donne un statut d’œuvre. Malgré l’absence d’œuvre, l’ensemble fait œuvre et donne à penser sur l’influence de l’espace sur l’œuvre qui réagit au contexte qu’elle habite, qui l’habite." Perrine Lacroix



En avril 2023, un étage du musée Soumaya de Mexico est en travaux. Les œuvres sont recouvertes d’un film plastique qui les protège et leur donne une nouvelle apparence et présence. Les œuvres sont cachées à notre regard, comme floutées d’un voile trouble.


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Éclairages, 2012

Ces photographies ont été prises dans la prison Saint-Paul. Éclairés par la cruauté d’un néon, les détenus transforment l’ambiance lumineuse de leur cellule, ils s’improvisent designers de leur intérieur.


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La bonne aventure, 2012

"En 2012, la Halle [de Pont-en-Royans] accueille Perrine Lacroix et Lucja Ramotowski-Brunet pour une exposition en duo intitulée La bonne aventure. Leur intérêt commun pour le paysage a été l'occasion d'une invitation en résidence et à la réalisation d'un travail spécifique lié au territoire. Leur perception du paysage et les processus de création des deux artistes sont pourtant bien différentes.

Pour Lucja Ramotowski-Brunet, la photographie est une finalité, le paysage un accessoire symbolique, alors que pour Perrine Lacroix, ce sont deux points de départ qui servent le processus. Chez elle, la construction est omniprésente, quel que soit le médium utilisé, à travers le choix des lieux, des matériaux, des objets, du vocabulaire. Son travail change les échelles, ruine les points d'appui, le grand devient le petit et inversement, pour mieux provoquer le vertige. Elle crée ainsi des espaces in situ, des interventions ; elle provoque des distances et des rapprochements simultanés, un effet miroir comme au théâtre.

Le temps de la résidence, les deux artistes ont mis en place un protocole de travail dans les environs de la Vernaison et de la Bourne (rivières), les flux conducteurs des paysages traversés. Lucja, accompagnée par deux modèles, compose des saynètes. Perrine documente et rend visible le processus de création, tout en permutant les rôles, le décor revient à sa nature : environnement, espace, matière."

— Christelle Nicolas


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Way-t, 2009

En Petite Kabylie, le long de la route, de grosses taches de peinture blanche ont été projetées sur la roche par les services publics pour la sécurité des automobilistes.
Entre peinture rupestre et action painting, issues de gestes immédiats, elles laissent leurs empreintes et
"font signes".
Elles forment ensemble une signalétique très picturale, une partition musicale de blanches qui s’enchaînent à la vitesse du voyage. Ici, le support est en même temps panneau d’affchage et chevalet.


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Les châteaux en Espagne, 2004-2016

Les châteaux en Espagne sont des lieux inachevés, des carcasses de béton vides plantées dans des endroits idylliques. Esquisses en 3D, en suspens dans le paysage, elles restent à l’état de projet. Monuments hybrides, entre la sculpture et l’architecture, seuls la nature et l’imaginaire les habitent.


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Paysage, 2004

"Les mots même restent pris dans les nœuds des jointures. Phalange dans cette immobilité apparaît comme frappée d’alignement.

Ces mains cliniques font façade à laquelle on ne sait plus faire face, ces mains nouées dans l’arrêt irrémédiable de la mouve nous font perdre la face. Mains, ce mot féminin pluriel, échappe à sa définition dans le crispé d’absence de tout geste. Mains, dans le lexique masculin de l’autorité, se perdent sans l’horizon de ce qui fut sans conteste père. La fondation du père s’accomplit par défaut dans l’image réitérée des mains en trinité disparaissant à l’unisson des postures. Images fatales d’apaisement.

Mais au nom de quelle autorité de perte pure se croit-elle habilitée, Perrine Lacroix, à héberger cette vision moins que jamais fugace dans la catégorie "Paysage". Au nom de cette permanence justement, mais figée dans le chantier arrêté des draps. Paysage ici dans sa raideur peut-être. Il y a certes des plissements retenus d’une géologie de chair contrariée. Les plans se contredisent d’une géométrie mal appliquée dans ce qui s’organisa "corps", avant que fustigé d’un dorénavant linceul." (...)

— Christian Gattinoni


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Campagne, 2003

"Installation artistique en milieu urbain, Campagne adopte une formule de longue date familière : le recours à l’affiche et aux panneaux d’affichage. (…) Une affiche, tout le monde la voit, directement ou de manière subliminale. Sur plusieurs panneaux Decaux de l’agglomération lyonnaise, Perrine Lacroix "affiche" pour sa part de sobres images blanches ou tirant vers le blanc, de type monochrome, sans contenu lisible. Renseignement pris, il s’agit d’agrandissements de clichés d’autres panneaux d’affichage que l’artiste a photographiés voici deux ans à Cluj-Napoca, en Roumanie, panneaux "blancs" sans contenu, comme drapés en attendant une hypothétique campagne publicitaire et politique. Des panneaux par centaines, ainsi que le montre le film vidéo de type road-movie que l'artiste réalise alors dans cette ville de l'Est européen - comme une absurde et massive exposition de monochromes blancs à la parade dans le décor gris béton de Cluj." (...)

— Paul Ardenne, Le blanc est explicite, in Semaine, n°68, 2005, Analogues


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Plongeon, 2003

Un enfant s’est enduit le corps de terre. Il nargue l’objectif et se jette à l’eau. Sciemment, il tache l’immensité. Son corps laisse de son plein gré une trace éphémère qui s’étale et se dilue, se perd et disparaît de la surface de la mer pour se dissoudre dans ses profondeurs.

L’acte enfantin ressemble étrangement à une action painting. C’est un plongeon dans la peinture, un plongeon dans la couleur. L’acte de plonger est jouissif, héroïque, érotique. Il provoque la rencontre de deux éléments, leur transformation et leur dissolution.
La peur de se jeter à l’eau est dominée par l’attraction du désir de liberté.

La photographie fige cet instant et témoigne de ce passage, de la terre à l’eau, de la réalité physique du corps à sa disparition, du réalisme à l’abstraction.


Sélection de photographies

La section suivante rassemble une sélection de photographies prises par Perrine Lacroix entre 2003 et 2023.

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© Adagp, Paris