Sarah Sandler est une artiste/chercheuse, curatrice et professeure, dont la pratique interdisciplinaire explore les intersections entre environnementalisme, sciences humaines et technologie. Son travail visuel prend la forme d'installations vidéo, de sculptures, publications et performances. S'inspirant d'une perspective féministe et de son éducation dans l’Australie coloniale, elle explore comment les histoires environnementales – souvent marquées par l'héritage colonial et le développement intensif – influencent nos actions et notre relation avec le monde vivant.

La pratique de Sarah Sandler s'inspire de collections scientifiques, de travail de terrain, de recherches conceptuelles et d'exploration de matériaux. En utilisant les outils d'une historienne, d'une anthropologue ou d'une journaliste d'investigation, ses œuvres tissent des liens entre des archives muséales, les espèces qu'elle rencontre, les voix de communautés locales et son propre parcours d’exploration. Son intérêt pour les relations écologiques et leur histoire l'a conduite à des collaborations avec des chercheurs scientifiques, des gardiens des Premières Nations et des communautés locales en France, en Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elle a ainsi réalisé des œuvres centrées sur des espèces géologiques, végétales, animales et bactériennes.

Grâce à cette approche intersectionnelle, Sarah Sandler remet en question les perspectives figées, problématise les discours dominants et interroge les certitudes techno-scientifiques. En dissolvant les frontières entre la vie humaine et non humaine, la rationalité et la subjectivité, le connu et l'inconnaissable, ses œuvres sensorielles et poétiques mettent en lumière les épistémologies marginalisées, non occidentales et des futurs multiples. Son travail embrasse l'incertitude, l'ambiguïté et les sensibilités affectives et intuitives de l'existence, comme étant essentiels à une coexistence avec la planète et dans le cosmos.

En tant qu'artiste travaillant aujourd'hui, Sarah Sandler considère qu'il est nécessaire d'aborder notre relation avec le monde vivant. Elle considère l'art contemporain comme une plateforme pour élaborer de nouvelles sensibilités et des formes de conscience écologique qui peuvent inspirer un changement vers une relation plus bienveillante avec nous-mêmes, les autres espèces et l'environnement au-delà de la sphère de l'art.