Christian Lhopital
Dossier mis à jour — 05/08/2024

Textes

L'Infinie liberté du dessin

Par Anne Giffon-Selle
In Solitude et multitudes, catalogue d'exposition à la Galerie Michel Descours, Lyon, 2019

L'insoutenable légèreté du dessin

Entretien avec Philippe Piguet
In Art Absolument n°45, janvier-février 2012

L'aventure d'être en vie

Par Malek Abbou
In Dream-Drame, Éditions Fage, 2007 (extrait)

Et tout le tremblement

Par Céline Mélissent
Centre Régional d'Art Contemporain de Sète, 2004

Entre l'horreur du terrifiant et le risible du grotesque, l'univers de Christian Lhopital se situe dans un espace fantasmatique dérangeant. Si ses dessins d'animaux ou de peluches se réfèrent au monde de l'enfance, ils en saisissent surtout ses démons. L'innocence a laissé place à la férocité du réel et le dessin, qui aurait pu être édulcoré, prend ici la forme de traits acérés et nerveux. Dans les ténèbres du plein midi, les petites figures, écrasées, comme privées d'ombre, s'affichent impudiques et obscènes. La ligne vient faire bord dans l'espace flottant de la page blanche, violence de la violation, qu'alimente l'énergie pulsionnelle donnant corps aux créatures perverses. Christian Lhopital travaille sur un point de rupture d'équilibre entre ordre et désordre, forme et informe. Quand l'artiste recouvre les murs d'expositions, ses créatures fusionnent avec un environnement chaotique. Dans la démesure, les gestes compulsifs de l'artiste estompent le dessin pour créer des zones de turbulences, des atmosphères brumeuses et tourmentées. L'utilisation de la poudre de graphite permet cet usage de l'usure, creuse l'espace, et rend sensible le rapport au mur, situant le dessin hors de ses limites. Le mouvement est perceptible au-delà de la simple disparition dont le walldrawing procède. La nature même des opérations plonge en effet l'œuvre dans le registre du fantasme, envahissant et sans fard, associant répulsion et refoulement. La surface s'offre comme une zone d'indistinction et d'indétermination des figures qui renvoie à un espace où tout est possible mais où nos représentations perdent leurs formes et leurs fonctions. Dans cette présentation, l'obscène devient alors l'irrémédiable répétition d'un bouillonnement. Christian Lhopital joue sur un processus de déréalisation qui oscille entre vitalité animale et sauvagerie, et témoigne des liens subversifs et intempestifs que l'esthétique noue avec le réel.