Simon Feydieu
Dossier mis à jour — 28/08/2019

Oeuvres textile

Fibre, Fibres et Chenets, 2021-2022

En duo avec Frédéric Houvert, La Halle des Bouchers, Vienne

Arches, 2021
Série de peintures à l'huile sur toile et duvet, 195 x 140 cm

Flagrant délit, 2021
Série de peintures à l'huile sur toile et duvet, portefeuilles, 195 x 140 cm

Texte de Simon Feydieu

« Z et Z partageaient jusqu'à récemment le même grand atelier, à P.B. City.

Là-bas, pas d'arche romaine ni de fouille, ni de musée mais des sheds sans fumée. Cela est courant en tant qu'artiste de partager un loyer ; un atelier spacieux est un luxe, un tissu social.

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Les zones industrielles en perte de productivité sont des ruines appropriées pour ce type de travail : tendre un toile, peindre, tisser, manger un bol de semoule ou des pâtes aux œufs.

Contracter l'incoercible habitude de jeter un coup d'œil, parfois absent ou curieux, lorsque l'on passe devant l'espace de son coworker, pour aller remplir un seau d'eau, faire couler un café, prendre quelques nouvelles. Le quotidien impacte. L'environnement, les fréquentations et les échanges. Blablabala sans sucre.

Z est parti à la campagne. Z est resté à P.B. City. Deuil du coup d'œil.

Ils se sont tout de même donné rendez-vous au Centre d'art La Halle des bouchers ; pour aller remplir un seau d'eau, faire couler un café, prendre quelques nouvelles.

Le temps est à la tempête.
Faire sécher les chemises, au coin du feu.

Z »

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La Grande Lessive, 2022

Restitution de résidence,
Les ateliers - La Diode, Clermont-Ferrand

Arches, 2021
Série de peintures à l'huile sur toile et duvet, 195 x 140 cm

Flagrant délit, 2021
Série de peintures à l'huile sur toile, duvet et portefeuilles, 195 x 140 cm

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Frugès, 2022

La Bonbonnière, Les Roches-de-Condrieu

Les Arches
Série de peintures à l'huile sur toile, laine,
200 x 130 cm

Texte de Simon Feydieu

« [...] Lorsque Paul Raguenes, membre de Libre en tête, chargé des expositions à la Bonbonnière et accessoirement mon ancien galeriste, m’a téléphoné, j’ai pris quelques secondes pour réfléchir à son invitation. Quelques jours pour choisir le titre, plusieurs semaines pour faire les pièces et plusieurs mois pour les choisir. Qui ne serait pas tenté de supputer l’inverse ?

Pause.

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Faire des aquarelles en écoutant France Culture. La maladie. Revenir à l’atelier guéri. En forme.

Pause.

J’aurais pu tout aussi bien titrer l’exposition « Albers » comme Josef et Anni. Comme Anni et Josef.

Les décisions. Pas le point fort dans mon soliloque, mais intuitives, oui, assumées oui oui car cela ne saurait être autrement. Sans communication anticipée, il n’y aurait pas d’exposition. Sans titre, c’est embêtant. J’ai une série de titres dans un fichier. J’annote des pensées, des formules qui me séduisent pour des raisons qui disparaissent bien vite. Un beau poème ne fait pas une belle chanson. Un beau titre n’enjolive pas une exposition. Un beau texte n’est rien d’autre qu’un beau texte. Ils peuvent la sauver, l’exposition, parfois par la diversion qu’ils produisent. De loin.

Les titres. Je vais finir par les choisir au hasard. Comme un aventurier désespéré et fantasque. Comme un devin, un sourcier, un sorcier, un simplet. Si cette exposition était une déclaration d’amour, ce serait celle d’un Ugolin pleurnichard se cousant un morceau d’étoffe à même le bide. Parler d’une passion à son nombril. De plus, les grosses coutures, c’est toujours émouvant, dans une exposition comme au cinéma. Je suis bon public, surtout avec mon travail. Tout néophyte y saisit l’accent, le coup de poignet, le labeur, l’approximation outrancière confortant certains préjugés sur le « métier ». Aux chiottes, les virtuoses ! Vive les gouttes de sang perlant sur les doigts. Le sang donne des couleurs, tâche, se lave à l’eau froide. Les plaies ouvertes, contrairement au tissu, n’apprécient pas le bicarbonate de soude. Les peintures, elles, ne se lavent ni ne se lessivent. Elles sèchent. Têtes en bas, s’étirant comme des montres daliniennes. Tendues comme des vieux cuirs. Détendues comme des vieux slips. Toiles libres. Huile sans vinaigre. Hors-sol. L’abstraction n’exclut pas les perceptions de profondeur, mais rares sont les peintres abstraits pour qui la gravité semble exercer sa pression. Les dégoulinures pailletées d’Armleder. Les bourrelets craquelés d’un Parrino à lunettes. Les chairs s’affaissent. Les couleurs ternissent. (Dé)barbouillées. Percées. Écartelées. Sans soleil, les vieilles peaux pourrissent. La galerie reste silencieuse. Crocodile. »

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FEL’A, 2021

La Centrale, artist-run space, Drôme

Arches, 2021
Série de peintures à l'huile sur toile et duvet, 195 x 140 cm

Photos : © Nicolas Tourre

Texte de Simon Feydieu

« En ce moment je dors mal.

Je pense que cela se compte en années, certaines étant plus éprouvantes que d’autres.
Cela n’a rien d’original, de plus l’originalité de la situation ne se pose pas lorsque la nuit est longue. Je m’ennuie plus que je ne m’inquiète. Je perds la pointe de l’édredon. 
Je suis à la recherche de distraction. Il faut minorer la fatigue du lendemain. Ne réveiller personne.

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J’ai acheté un casque audio à oreillettes et à fil, avec un sachet d’embouts en silicone de rechange que j’ai rapidement égaré. La sensation intra-auriculaire est plus agréable que celle de l’oreiller sous ma nuque.
J’écoute les émissions Faites entrer l’accusé (F.E.L’A.). Christophe Hondelatte, de tous les présentateurs qui s’y sont succédés, est mon préféré, le plus antipathique.
Le clapet de l’étui, un liserai de lumière et puis l’obscurité. La réalisation permet de se passer de l’image, de se plonger dans l’univers de faits divers sordides en aveugle. Je commence à développer des préférences pour certains crimes. Je m’inquiète d’en épuiser bientôt le catalogue, en réécoute certains. L’ennui et le récit. Se divertir sans s’instruire guide mes choix.
Grâce à une application, les émissions se succèdent, sans interlude publicitaire. S’assoupir sur une description d’outil contondant. Se réveiller lors de la cuisson d’un crâne dans un four, à chaleur tournante. Un autre crime, portant également sur la dissimulation de cadavre ; cette ellipse ne dérange pas le fil du récit. Le machiavélisme idiot, le retour sur les aveux en garde-à-vue, la culture du doute : une interchangeabilité navrante. Les thèmes musicaux, le ton dramatique du présentateur, les entretiens avec des victimes, des témoins et des experts se succèdent, deviennent familiers et réconfortants. Des cadavres aux grands yeux, sans pamphlet ni trou de verdure dans lequel chante la rivière.
Dissimuler prend de la place. Couvrir, masquer, faire disparaître. Songer à l’odorat quand les yeux ne voient plus. Se mouvoir en silence, attentif à l’entourage.
Mon matelas est d’occasion. Je ne saurais lui donner un âge. Il faudrait coudre le date de la fabrication ou de vente. Comme l’on signe un tableau... »

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Babareliefs, 2022

Les Limbes, Saint-Étienne
— Une proposition de Simon Feydieu & Akim Pasquet

Les Arches
Série de peintures à l'huile sur toile, laine,
200 x 130 cm

Photos : © Sarah Duby

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Mummy, depuis 2021

• Textiles divers, bâche, peinture à l’huile, dimensions variables

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Intersections, 2021

Off the Rail, Chapelle de l’ancien hôpital général, Clermont-Ferrand
— Commissariat de Zach Mitlas

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Atelier, 2021

Atelier LaMezz, Pierre-Bénite

Photos : © Frédéric Houvert

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À ciel ouvert, 2021

Exposition dans l'espace public, Lyon
— Proposition de la Ville de Lyon et Studio Ganek, en partenariat avec JCDecaux

Bob, 2021
Affiche, 176 x 120 cm

« Les lieux d’exposition ont fermé leurs portes depuis maintenant plusieurs mois. Dans ce contexte si particulier, ce projet est une respiration, une alternative permettant de remettre l’art et la création au centre de notre quotidien.
C’est à la fois un projet de soutien aux artistes et l’occasion d’exposer des œuvres dans l’espace public, offertes aux regards des promeneuses et promeneurs l’instant d’une pause.

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Les pratiques plurielles des plasticien·ne·s descendent dans les rues de Lyon. Les artistes s’approprient le format de l’affiche publicitaire et proposent un pas de côté. Se rejoignent ainsi une image pensée par un·e peintre jeune diplômé·e de l’école des Beaux-Arts et celle d’un·e photographe ou d’un·e sculpteur·rice reconnu·e internationalement. Comme des augures, ces œuvres vivantes disséminées dans la ville transmettent aux riverain·e·s et aux passant·e·s un message poétique fort, une bouffée d’air à ciel ouvert. »

Studio Ganek

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Fathering, 2019

Roussin, artist-dead space, Paris

Photos : © Loïc Blairon

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Bikini, 2019

• Peinture à l'huile sur bâche tissée translucide, coquilles d'huîtres, chewing-gum, décalcomanies, 3 x 2 m

Photos : © Claire Rolland

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Waze Boogie Woogie, 2019

Gr_und project space, Berlin

• Série de peintures à l'huile sur bâche tissée translucide, gilet jaune, 210 x 140 cm

Photos : © James Verhille

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Rideaux hippodamiens, 2019

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Résidence secondaire, 2019

Hors-Les-Murs, Marseille
— Commissariat de Thierry Ollat

Big Long Now, 2019
Série de peintures à l'huile sur bâche tissée translucide, acier, 210 x 140 cm

WBW, 2019
Série de peintures à l'huile sur bâche tissée translucide, montées sur châssis, gilet jaune, 210 x 140 cm

Photos : © Nathan Lopez Romero et Marion Albert

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