Amandine Mohamed-Delaporte
Updated — 08/02/2024

Les horizons fabriqués

Les horizons fabriqués, 2020

Verre synthétique transparent fumé vert, 101,5 x 120 cm x 8 mm
8 néons T5, 110 claustras SAN REMO, plâtre et ciment

Il s'agit d'une sculpture-photographique, extraite d'une enquête au long cours sur la construction de l'autoroute urbaine sud de Nice, la voie rapide Pierre Mathis. D'après des documents d'archives (compte-rendu, photographies, plans, carnets de notes, etc.), je reconstitue les enjeux de cette période qui ont conduit à la réalisation de l'ouvrage d'art. Conçu à partir des années cinquante, la voie rapide fut l'un des axes majeur dans la politique locale pendant plus de 50 ans et ne cesse de l'être.
Les horizons fabriqués est le fruit d'une recherche commencée juste avant le confinement de mars 2020. Comment poursuivre un travail photographique depuis chez soi et que produire avec les moyens du bord ? J'ai alors suivi la piste de l'interprétation, en m'inspirant des éléments à ma disposition, j'ai reproduit les formes des piliers de l'infrastructure en papier à une échelle 1/100, tel un kit ou un circuit à assembler. Cette démarche émane sur une observation des détails, concentrant le regard sur des éléments vernaculaires de ces espaces.
Les claustras, brique creuse, populaire le long du bassin méditerranéen, est un élément présent dans l'architecture de cette période. Utilisées pour construire des garde-corps ou des clôtures, elles filtrent la lumière, laissant passer l'air tout en empêchant l'intrusion d'individus. Le modèle "San Remo" reproduit en plâtre fait écho à ces bâtis. L'ensemble de la pièce propose une vision rétro-futuriste du projet d'origine.

Vue de l'exposition Les 55 jours de Pékin ou l'art du confinement, Le Bleu du ciel, Lyon, 2020

/

● Image source

Les horizons fabriqués, 2020

Sculpture-photographique, reproduction en papier des piliers de la Voie Pierre Mathis, échelle 1/100

© Adagp, Paris