Mordre au citron d'or de l'idéal amer
À propos du corpus
Dans son travail réalisé lors de sa résidence à Greenhouse en 2018, Antoine Palmier-Reynaud dépeint avec fantaisie les paysages insulaires qui l'ont marqué lors de ses villégiatures en Asie du Sud-Est. C'est depuis cette ligne d'horizon, vendue comme rêve par les agences de voyages, qu'il déploie un environnement artificiel et poétique dénotant en creux la vie domestique occidentale depuis laquelle ces visions arcadiennes peuvent naître.
Carte postale décolorée, emprunte de spiritualisme, son exposition est hantée par la culture Pop, le Hardcore et l'abstraction lyrique ; décryptant autant les activités de loisirs que l'emploi capitaliste du temps libre qui les conditionnent.
En arrière-plan : une photo de famille qui évoque la relation parfois délicate que peuvent entretenir les poètes avec la normalité d'un foyer de vie... Vision hallucinée des cocotiers, des mers turquoises et du sable fin, son travail articule l'exotisme de salon au registre de la grande surface, remémorant succinctement l'industrie de l'idylle organisée. Comme pour en faire transparaître sciemment la part de citron amer qui en compose les idéaux. "Mordre à son or" se proposant d'être l'acte symptomatique par lequel se développe ce monde presque merveilleux.