Émilie Perotto
Updated — 08/09/2025

DATASCULPTURE, 2022-2023

DATASCULPTURE, 2022-2023
Impression porcelaine émaillée, siège provenant du mobilier de la MAIF, 88 x 80 x 80 cm
Projet lauréat du Prix MAIF pour la sculpture 2022

Photos : © Nicolas Friess

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DATASCULPTURE, 2022
Programme conçu par Benoît Zenker, GitHub

Vidéo : © Prix MAIF pour la sculpture

DATASCULPTURE a une dimension d'objet. On peut la prendre en main. Un émaillage transparent laisse voir les strates du processus d'impression sans contredire la qualité du toucher des surfaces, ici lisses et là légèrement rugueuses, froides mais sensibles au réchauffement. L'ancestralité de la terre, de la céramique, s'unit ainsi aux technologies d'avenir. Disposés en L, à 90°, les bâtons en volume du double histogramme en appellent aux trois directions de l'espace : hauteur, largeur, profondeur. Car la sculpture, comme le monde, se saisit spatialement et concrètement. Et c'est du monde dont il est question : les data de l'histogramme représentent d'une part la quantité de diamants des dix pays les plus producteurs et d'autre part la mortalité des enfants de moins de cinq ans dans ces mêmes pays. La situation scandaleuse de richesse et de souffrance de plusieurs pays - République du Congo, Lesotho, Angola – est dans nos mains. Les bitcoins n'ont pas retiré au diamant, à l'or, leur valeur symbolique de richesse, celle que la main peut tenir. C'est aussi symboliquement – et sensiblement, par le corps – que l'art agit sur nous. En prenant dans mes bras DATASCULPTURE, je touche et suis touché(e) par ces données réelles du monde. [...]

— Sylvie Coëllier, L'information me touche : DATASCULPTURE, une œuvre d'Émilie Perotto, extrait, 2023 — ↗ Lire le texte complet