Jean-Baptiste Sauvage
Updated — 02/11/2020

Sans-titre

Sans-titre, 2002
Briques montées en mur, ampoules 60W, dimensions variables.
Collectif 6, Biennale du design de Saint-Étienne (off), novembre 2002.


Ce travail d'Installation, au niveau du premier étage d'un ancien atelier de menuiserie, a été montré lors de la première exposition avec le Collectif 6 (Jean-Marie Hégoburu, Laurent Marenthier, Fabrice Parizi, Raphaël Pigeat, Jean-Baptiste Sauvage, Nicolas Simon).

À l'intérieur de cet espace nous sommes confrontés à un volume fait de briques orange. On y pénètre par une ouverture en forme de porte, faite grossièrement avec une masse. Ce volume se révèle être une petite chambre tapissée avec une fenêtre sur la droite, au fond, trois marches puis une porte murée conduisant initialement sur la terrasse de l'appartement voisin. Il semble que cette pièce soit en fait l'extension de l'habitation d'à côté.

Vu de l'extérieur (cf. photo), on se retrouve comme face à une maquette échelle 1 dont on percevrait l'ossature de briques et de bois, un « verso » d'architecture. Nombre d'éléments ajoutent au paradoxe architectural de cet espace et c'est dans cette continuité que s'inscrit le travail réalisé : Poser les questions de ce qui a été et n'a pas été fait, interroger le lieu et parvenir enfin à se fondre dans cette construction préexistante au moyen des outils et des matériaux du bâti.

Un second volume de briques est monté à l'intérieur du premier, sous la forme d'un cube d'environ deux mètres trente d'arête. On ne possède pas de point de vue sur l'intérieur. Le mur qui nous fait face empiète, mord sur la fenêtre, affleure la surface de la vitre, condamnant ainsi son ouverture. Le faible éclairage (deux ampoules à même le sol) est pensé comme élément d'uniformisation, les différents pans de mur renvoyant la même intensité lumineuse. Le cube possède une forte présence dans la chambre et crée une tension entre les volumes. L'espace restant est indéfinissable : il n'est ni un espace viable, ni un couloir ; celui à l'intérieur même du cube reste inaccessible.

 

Photos : © Droits réservés

© Adagp, Paris