Le travail de Ludovic Paquelier est caractérisé par des mises en tension et des effets menaçants inspirés de son univers cinématographique, comme peut le suggérer le titre de cette exposition, Last summer [dernier été]. Ainsi, la peinture murale Transfo est imaginée comme un « interrupteur » qui annonce le « flux électrique » traversant toute l'exposition.

À Privas, Ludovic Paquelier a choisi de travailler à partir d'un phénomène arboricole : le virus de la sharka (ou variole du prunier) transmis par des insectes piqueurs et qui décime les arbres fruitiers à noyaux. Prospecteur cet été dans la Drôme pour repérer la maladie, où elle sévit particulièrement dans les vergers, l'artiste a transformé cet emploi saisonnier et alimentaire en matière à projet artistique, une manière « vécue » de mieux s'emparer d'un contexte.

Une peinture murale, Sharkaman, est réalisée en différents plans dans l'espace de la Galerie. Cette peinture à l'acrylique noire sur murs déploie une histoire autour d'un personnage qui donne son nom à l'œuvre et qui apparaît comme un « anti-héros » : le « superman » Sharkaman n'a pas pu éradiquer le virus et vient de découvrir sa contamination. Ludovic Paquelier renouvelle ici ce qui habite ses représentations : une esthétique du fragment, un décor orageux, des signes ou symboles relatifs à l'électricité et une certaine densité du paysage.

Les développements récents du travail de Ludovic Paquelier sont allés de plus en plus vers l'espace, vers une tridimentionnalité. Ici, l'artiste donne un ampleur à la peinture murale, de telle sorte qu'elle enveloppe le visiteur dans le parcours de l'exposition, et devienne métaphorique de la propagation d'un virus.