Boustrophédon
Boustrophédon, 2018
Exposition en duo avec Yann Lévy, Hong-Ti Art Center, Corée du Sud
"Le boustrophédon, titre de l'exposition, désigne une écriture dont le sens de lecture change alternativement d'une ligne à l'autre. Cet ancien terme a été inspiré d'une pratique de laboure, quand le bœuf marque des sillons dans un champ, allant de droite à gauche puis de gauche à droite. Quand le bœuf fait ces sillons, il sculpte le paysage, crée des systèmes de lecture dont nous nous servons pour proposer une lecture de l'exposition au spectateur." Matt Coco et Yann Lévy
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"Le temps de ma résidence a été en partie consacré à la réalisation de la pièce en terre Fantômes, partition des fonds, pour l'exposition Boustrophédon en collaboration avec Yann Lévy. Les pièces partitions se construisent souvent à partir d'un événement appartenant à l'histoire ancienne ou contemporaine du territoire. Cette mémoire structure l'œuvre et ne se fait qu'écho.
Ici, l'événement dramatique du Sewol, ferry transportant 476 personnes qui a chaviré au large des côtes ouest de la Corée du sud en 2014, a servi de trame pour construire ma recherche. Cette pièce répondait dans l'espace d'exposition à une œuvre vidéo monumentale de Yann Lévy dont le point de départ était l'évocation des Eungbong Bongsudae, postes de fumée au sommet des collines pour annoncer l'arrivée de l'ennemi à l'époque de l'invasion japonaise. La terre déposée sur le mur après avoir été séchée et réduite en poudre, puis ré-humidifiée et mélangée avec de l'encre de Chine, suit un parcours de formes graphiques retraçant un ensemble de pièces évidées et détourées, comme insérées dans un tableau. L'exposition qu'elles semblent construire, en train de se faire et à peine achevée, met en péril le temps donné au regard puisque la terre, se craquelant, tombe au fur et à mesure de l'exposition. La terre disparaissant devient un souvenir et laisse apparaître la structure des murs.
La suite de ma résidence a été consacrée à l'expérimentation de cette matière et de la traduction de travaux dessinés en volume. La question de l'interprétation, toujours au cœur de mon travail, implique le passage d'un langage à l'autre. J'ai utilisé des dessins de toutes sortes, des empreintes, traces... et les ai travaillés avec un logiciel d'impression 3D. Cette recherche est toujours en cours et donnera lieu à des volumes en plâtre et des aquarelles de grand format." M.C.
Fantôme, partition des fonds, 2018
Argile noire de Corée, environ 15 x 3 m
Détails de l'installation
Décollement léger de la réalité, 2018
Photographie numérique d'une empreinte d'angle de mur et sol, impression jet d'encre sur papier mat, 161 x 130 cm
Le lieu avant la danse, 2017
Vidéo performance