Simon Feydieu
Updated — 09/04/2024

Elephant, 2021

Elephant, 2021
Résidence Cas Contact, Collège Marcel Pagnol, Pierre-Bénite

sans titre (feux d’artifices), 2021
Huile sur impression laser, 6 x 2,5 m

Vivid bell
Z is no bullet proof
A bull sits upon his chest
Smelly ampits
Not like Teenspirit
Z’ life is not a single shooting scene
Z is not american, eats triangles
Tits bouncing through the air down the stairs
Z is a fake blond, shouting with silver hair.

Simon Feydieu, P.B. City, 2022

Discours du Principal, texte de Didier Soler, 2021

Dans cette exposition, il est question de l’adolescence, d’ordre et de désordre, de générations qui se croisent, de ce que nous cachons et de ce que nous montrons.

Sur mon bureau, il y a un cendrier, un énorme cendrier réalisé par Simon Feydieu. Que fait le principal du collège quand il n’y a pas d’élèves dans son bureau. Est-ce qu’il fume ?
Est-ce qu’il fume avec des professeurs ?

The boss, 2021
Installation in situ

sans titre (cendrier 2), 2021
Céramique, coquilles de noix et de pistaches peintes à l’huile, 45 x 35 x 8 cm

vitrine, 2021
Installation in situ, peintures et céramiques

Dans une vitrine au premier étage, il y a des chaussures de femmes... avec des talons. Mais pourquoi les adules portent-ils des chaussures, avec des talons ?

Dans la cantine et en salle d’étude, il y a un drapeau américain. Le drapeau américain, avec les étoiles - celui que l’on a tous gravé dans la tête depuis que l’on est enfant. Pour les américains, dans le monde, ce drapeau, c’est le symbole de la bravoure, de la justice et de la liberté - Bravoure, justice, liberté, est-ce bien ça, en fait... l’Amérique ?

Flag 1 et Flag 2, 2019
Huiles sur textiles et bâches, 3 x 2 m

Être adolescent, c’est commencer à comprendre le désordre du monde adulte. Avec l’envie parfois de revenir en enfance, l’enfance ce lieu sûr où l’on croise Winnie l’ourson, que vous retrouverez, ici sur une gouttière en jean.

Être adolescent, c’est aussi commencer à ressentir son propre désordre, c’est confronter son propre désordre à l’ordre des adultes, à leurs drapeaux... à nos drapeaux, à nos désordres - Être adolescent, c’est avoir le ventre - qui brûle de tout ça.
C’est ce que nous rappelle, les céramiques de Nathalie Jover sur les murs.

Dans une maison bien rangée, il y a la chambre de l’adolescent, en désordre forcément : « Range ta chambre ! ».
Dans la tête d’un adulte, il y a bien aussi un endroit, une chambre en désordre. Pourquoi et pour qui faudrait-il cacher ce désordre ?

MMX, 2022
Peluche modifiée, huile, auto-laveuse, 1,20 x 1 x 0,70 m

Queeny, 2021
Techniques mixtes, 1,8 x 1 x 0,7 m

Hand, 2021
Techniques mixtes, 3 x 0,7 x 1 m

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Dans un collège où tout parait bien rangé, il y a bien ce désordre qui vibre dans les ventres, dans les têtes et dans les cœurs de nos élèves, chaque jour, à chaque instant. C’est bien ce que nous rappelleront les œuvres de Simon Feydieu et Nathalie Jover, même une fois décrochées.

Mais il y a aussi autre chose.
Pendant toute cette période de l’exposition Elephant, dans un collège où tout paraissait bien rangé, à chaque heure, il y avait une sonnerie qui agissait sur nous adultes, comme un refrain entêtant, une ritournelle dans l’oreille : Nirvana…

Sans titre (main), 2021
Céramique biscuitée, coquilles peintes à l'huile, 14 x 13 x 12 cm

Une mélodie, qui évoquait les tâches de ketchup sur le jean déchiré, le pull troué trop grand, les cheveux sales, les guitares électriques, les années 90... Cette époque, cette génération où nous adolescents, en réponse aux mêmes maux de ventre que nos enfants, que nos élèves aujourd’hui, nous avions essayé de dire... Nevermind : on s’en fout... Sans jamais y arriver vraiment... Car en fait, on ne peut pas échapper aux tourments de l’adolescence, c’est sans doute aussi ce qu’il nous restera de cette exposition « Elephant ».

Cibles, 2022
Peintures à l'huile sur miroir convexe, 30 cm de diamètre