Texts
Text by Amélie Lucas-Gary — Translated by Elaine Krikorian
Produced by Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes with the support of Fondation de l'Olivier, 2024
Text by Amélie Lucas-Gary — Translated by Elaine Krikorian
Produced by Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes with the support of Fondation de l'Olivier, 2024
Sans motif apparent (FR)
Par Martial Déflacieux, 2022
Sans motif apparent (FR)
Par Martial Déflacieux, 2022
Les peintures, installations ou sculptures de Simon Feydieu sont curieuses, réellement. Cette curiosité vient d’un appétit immense quasi insatiable. Un des principaux moteurs de cette production de formes extrêmement hétérogènes est une digestion permanente. Il faudrait pouvoir comprendre à quel point être dans un état digestif est la bonne description dans ce cas. L’appétit de Feydieu est sans borne et facile à ressentir aux contacts d’œuvres, la plupart du temps, énigmatiques comme les récentes grandes toiles colorées découpées béantes collées entre elles aux allures de grandes langues par exemple1.
Mon hypothèse, si j’ose dire, est celle d’une mauvaise lecture du travail accompli, favorisée par Feydieu lui-même. L’erreur communément admise comme étant la bonne manière d’aborder ses œuvres repose sur une lecture post-moderne, théorie qui fort heureusement aujourd’hui s’est effritée avant même que je puisse en comprendre le détail. En gros tout de même ; volonté de « déconstruction » accompagnée d’un sens critique aigu, ce qui signifierait le plaisir intense ressenti par Feydieu de scier la branche sur laquelle il serait ingénument assis.
Évidemment pas, n'en déplaise à Simon Feydieu lui-même, il n’est pas si maladroit. Bien entendu, certaines références appuyées au modernisme, Mondrian et Le Corbusier récemment, sont présentes mais à considérer absolument sous l’angle de cet appétit dont je parle et à regarder comme des caches sexes improbables de ce que contiennent plus certainement les œuvres. C’est dans cette direction que nous devrions aller, celle précisément dont le chemin ne nous est pas indiqué.
Cela devait être en octobre ou en décembre dernier, Feydieu souhaitait m’avait-il dit « déployer » un certain nombre de pièces remisées dans son atelier. L’occasion lui avait été donnée à Clermont et le rendez-vous pris entre nous. L’idée m’avait traversé l’esprit d’écrire ce texte et dès mes premiers pas dans l’entrée principale des Ateliers son sujet m’avait sauté aux yeux sans que je puisse, de suite, lui donner un nom.
Un ensemble de plaids, sommairement tachés de peinture en discrets camaïeux accompagnés ça et là d’objets qui leur étaient cousus, recouvrait manifestement des corps d’enfants évoqués par la simple apparition de différents membres, avant-bras, mains, chevilles, pieds2. Sans aucun effet tragique, l’ensemble pouvait interpeller tout de même par la retenue de sa violence.
Sujet hypersensible, c’est ce que je me suis dit à propos de lui. Bien entendu Simon me présentait les choses bien différemment, « convoquait », comme il est de coutume d’écrire aujourd’hui, Broadway Boogie-Woogie, dernière peinture de Piet Mondrian et me renvoyait à Rauschenberg et à toutes ses Combines.
Comme je l’ai dit des références, écran de fumée à traverser à mon sens, voilà donc ce que j’en pense. Simon Feydieu aime construire sous le mode de la dissolution, c’est presque intestinal comme truc. Il procède ainsi par crainte quasi phobique de la facilité. Il va donc régulièrement se mesurer à des approches différentes où l’écriture tient une place de plus en plus évidente, cela pourrait d’ailleurs être un nouveau sujet d’étude ; écrire à partir de ce qu’écrit Simon.
Simon Feydieu ne scie pas la branche sur laquelle il est assis, il tronçonne les arbres sans motif apparent ou disons pour être plus concret et audible, refuse d’encourager toute forme de dimension stylistique que pourrait définitivement prendre son travail. Qu’est ce que ce travail contient ? Nous y voilà enfin, c’est une vitalité sans borne3, ce qui signifie de l’anxiété, du tempérament, de la volonté et une forme de croyance aussi.
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— 1.
Frugès, exposition de Simon Feydieu à La Bonbonnière, présentée du samedi 5 novembre 2022 au 5 janvier 2023
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— 3.
Cette vitalité n’est pas seulement au service d’un processus artistique, chez Simon Feydieu elle s’exprime communément en entreprises collectives dont il est difficile de faire la somme, P.B. City projet, initié en 2022 par Pierre Boggio, Simon Feydieu et Alice Marie Martin ou encore ZZ studio, artist-run space cogéré avec Frédéric Houvert par exemple.
La sculpture par la tranche (FR)
À propos des rapports entre art et architecture dans le travail de Simon Feydieu
Par Pierre Tillet, 2015
La sculpture par la tranche (FR)
À propos des rapports entre art et architecture dans le travail de Simon Feydieu
Par Pierre Tillet, 2015
Foreword
By Simon Feydieu, 2014 — Translated by Simon Pleasance, 2015
Foreword
By Simon Feydieu, 2014 — Translated by Simon Pleasance, 2015
Les affinités sélectives de Simon Feydieu (FR)
Entretien avec Karen Tanguy
In ZéroQuatre n°12, printemps 2013
Les affinités sélectives de Simon Feydieu (FR)
Entretien avec Karen Tanguy
In ZéroQuatre n°12, printemps 2013