2017-2023
Lumigrammes, 2020 – 2023
T comme temps de perception
Depuis une vingtaine d’années j’axe ma recherche sur l’articulation de deux éléments, deux notions, deux processus complémentaires qui opèrent simultanément afin de créer des mécaniques de perception.
5 unités complémentaires, « formes doubles » sont retenues.
À travers les différentes périodes, tous les développements se reportent chaque fois à ces cinq unités où s’inscrivent les formes « géogrammes » et « planogrammes », peintures et structures papier.
Des formulations nouvelles succèdent à celles-ci avec « pligramme », « optigramme », « planoptic », « pliptyque » jusqu’à 2019 où une seule unité se détache avec l’installation « Bibliogramme ».
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En 2020 j’entreprends ce projet qui consiste à isoler cette unité et concentrer le travail de recherche sur la particularité de cette mécanique de perception : son intérêt formel, l’imbrication verticale de deux formes et de son extension linguistique horizontale, par sa complémentaire.
Une recherche entièrement dédiée à l’espace peinture.
De la toile fine très proche du papier, sans grain apparent, tendue sur châssis.
De la peinture acrylique extra fine, blanc neutre et blanc brillant.
Des bandes verticales animent toute la surface par un jeu d’intervalles plein/vide, où le fond de la toile blanc mat interagit avec les bandes peintes en blanc brillant, créant l’articulation de la surface indispensable à cette mécanique de perception.
Le croisement de bandes verticales sur l’une des parties forme l’articulation de deux éléments.
En 2022 je décide de n’utiliser que les bandes verticales sans aucun croisement. Plus je brouille les frontières de l’articulation de deux éléments plus le regard doit s’exercer à les détecter.
Le matériau premier, celui que l’on ne peut contrôler, est la lumière, sa distribution n’étant pas égale sur toutes les parties de la surface verticale, quand certaines s’animent d’autres s’atténuent.
La superposition ou le décalage des bandes verticales, du blanc neutre de la toile au blanc brillant, irisé ou transparent sur les parties sélectionnées, produit une œuvre où l’on ne peut capter sa fixité que par le déplacement, le changement d’angle de la lumière…
Chaque peinture se donne à voir dans des versions différentes. Chaque version fait surgir au regard une étape de l’élaboration de l’œuvre comme une mémoire interne qui cherche le bon angle pour se manifester.
Ici, avec les « Lumigrammes », la frontalité de la peinture est mise en cause.
A.Stella
Juillet 2023
Lumigrammes, 2022
Acrylique sur toile, 160 x 120 cm
Optigramme – Planoptic – Pliptyque, 2017 – 2023
En 2017, le cadre carré utilisé dans le travail des pligrammes devient entièrement partie constitutive de l'œuvre et favorise l'extension d'un nouvel espace optique, avec l'optigramme. L'optigramme change de surface, s'investit en transparence entre deux plans superposés. Les deux éléments complémentaires, traités en bandes de 0,5 cm, peints, l'un sur l'arrière-plan du cadre, l'autre sur le premier plan.
Par la suite, cet espace optique se compose entre le pligramme sur l'arrière-plan, construit par le pli incliné et le pli muet, dans une torsion verticale, et l'optigramme en premier plan sur la face vitrée ; des bandes peintes de 0,5 cm se superposent aux parties muettes. Optigramme composé.
A.Stella, 2020
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2019, Planoptic : sur l'arrière-plan, une surface régie par le mécanisme du pli, vertical sans incision. Le pli simplifié, étiré, souple, construit la surface par l'intermittence de l'ombre et de la lumière. Sur le premier plan, des bandes peintes sur le verre, forment le 1er élément et par cette même action, par leur absence, rendent aussi perceptible son complémentaire. Parallèlement, les Optigrammes peinture sont réalisés, confrontant cet espace optique à l'espace peinture.
En 2020, j'entreprends une recherche sur l'une des unités, formes doubles, pour sa spécificité formelle et son extension linguistique. Deux lettres, une syllabe, TU, premier mot, là où la langue nait. Commencé par Pliptyque 4 I, œuvre en papier avec pli vertical et incision horizontale, lui succède Pliptyque 4 P, puis des panneaux longs, verticaux en espace, horizontaux en écriture. Et les peintures sur toile fine très proche du papier, sans grain apparent, tendues sur châssis. Le fond de la toile blanc mat interagit avec les bandes peintes en blanc brillant et irisé, crée l'articulation de la surface, indispensable à la mécanique de deux éléments.
Le matériau premier, celui que l'on ne peut pas contrôler, est la lumière. Sa distribution n'est pas égale sur toutes les parties de la surface verticale. Quand les parties hautes s'animent, les parties bases s'atténuent. C'est le déplacement du regard qui peut saisir la construction intérieure ou l'effacer. Blanc sur blanc, mat/brillant/irisé, une pensée qui se concrétise avec d'incessants allers-retours entre toile et papier, peinture et pli.
70 x 50 x 2 cm
70 x 50 x 2 cm
Acrylique sur toile, 160 x 120 cm
Acrylique sur toile, 160 x 120 cm
Acrylique sur toile, 160 x 120 cm
84 x 60 cm
84 x 60 cm