Camille Llobet
Updated — 25/09/2023

ALICE

ALICE, 2020-2023

#Version 2
Partition murale, marqueur, dimensions variables

Alice, 500 x 1600 cm
Vues de l'exposition monographique Fond d'air, IAC Villeurbanne/Rhône-Alpes, 2023

Photos : © Thomas Lannes

/

Alice, 300 x 700 cm
Vue de l'exposition « L'art d'apprendre. Une école de créateurs », Centre Pompidou-Metz, 2022

Photo : © Marc Domage

Production
Centre Pompidou-Metz (2022)
IAC, Villeurbanne/Rhône-Alpes (2023)

Réalisation sur le mur de l'IAC Villeurbanne/Rhône-Alpes
Romain Monnot et Paolo Viscogliosi

 Cette partition est issue d’une recherche sur la transcription verbale du son et un inventaire des babillages de ma fille Alice. Des sortes de phrases sans mot, des « haïkus sonores » où les syllabes sont particulièrement indistinctes et complexes, à la frange de l’inaudible. Notre cerveau – cherchant toujours à simplifier le monde pour le rendre compréhensible – a tendance à interpréter et déformer les sons de l’enfant : un « gbliglia » va être transformé en « Bla » ou « Glia ». Cela m’a amené à faire des séances d’écoute en « boucles scrutées », un déchiffrage syllabe par syllabe pour tenter de saisir par l’écriture tous les détails sonores de ces sons primitifs du langage. Les sons secondaires ou parasites sont notés en exposant grisé et les syllabes sont éclatées et placées sur la surface de lecture en suivant intuitivement le rythme et l’intonation de la voix qui ne respecte pas encore de construction grammaticale.

Une première version a donné lieu a un livre d’artiste réalisée en 2020 avec le Centre d’art la Graineterie et édité par Florence Loewy. Une deuxième version, une partition murale de 7 mètre de long a été réalisée pour l’exposition « L’Art d’apprendre. Une école des créateurs » au Centre Pompidou-Metz (2022). Cette partition spatiale invite à une lecture à entrées multiples. Le regard circule entre les différents « ilots syllabiques » et déchiffre les sons des lettres à la manière de l’enfant qui apprend à lire et prononce chaque son de chaque lettre. Sauf qu’ici l’expérience demande un entraînement de double lecture entre les sons principaux et secondaires, rapprochant la langue de l’onomatopée et du bruit

ALICE, 2020

Version #1
Livre d'artiste publié aux éditions Florence Loewy (Paris)
23 x 17 cm, 80 pages, 300 cexemplaires
-
Le livre a été publié à l'occasion de l'exposition “À voix haute” à La Graineterie, centre d'art de la ville d'Houilles.

/

« Camille Llobet a enregistré sa fille entre dix et vingt mois, à ce moment où l'enfant découvre sa voix et fait l'expérience de sa capacité à en jouer, à former des sons. Il ne comprend pas encore les mots qu'il entend mais ses babillages imitent et éprouvent les contours prosodiques de la langue parlée, autrement dit ses inflexions, tonalité, accent, modulation et rythme. Le sens loge ici dans le son. Ce sont les prémices de la parole, la formation de sa possibilité. »

Extrait du texte de Christian Bernard, 2020

Graphisme
Camille Llobet et Théophile Calot

Avec le soutien
Fondation des Artistes
Centre national des arts plastiques
La Graineterie - Centre d’art de la ville de Houilles

© Adagp, Paris