Jonas Delaborde
Updated — 26/07/2022

Ffor #12

Ffor #12 - Building Apocalypse City, 2012
23,5 x 34 cm, 64 pages, offset couleurs
FLTMSTPC (ed.), Paris
VILLE CALENDRIER
C'est une ville qui dure un an - une année de 260 jours (20 mois de 13 jours). Chaque mois, un nouveau monument est édifié ; ces monuments ne sont pas faits pour être habités, ils ne sont pas faits pour être utilisés d'aucune manière que ce soit.
Tissu, béton et peinture en aérosol - bois brûlé, briques et posters - céramique, verre brisé et plastiques -
Tous les monuments sont dressés le long d'une ligne ; cette ligne forme un cercle quand on la regarde d'un point de vue spécifique. Le dernier monument de l'année est construit près du premier, et l'année suivante, la construction d'une nouvelle ville commence ailleurs. La précédent est abandonnée ; elle reste silencieuse et brille à la lumière.
Lorsque 365 villes ont été construites, la première a disparu sous des colonies de mousses et de champignons. La prochaine est édifiée sur ses ruines.
(traduction de la dernière page de Building Apocalypse City)

Deux séries de dessins, des diagrammes et des monuments, sont disposées en regard de photographies prises dans le quartier du Technopôle Metz 2000. L'idée d'un temps circulaire, évoquée par des champignons ou par le déplacement des diamètres à l'intérieur des diagrammes, apparaît aussi dans les textes courts qui ouvrent et ferment l'ouvrage. La liste des différentes entités symboliques, individus, ou phénomènes naturels auxquels sont dédiés les monuments, est placée à l'articulation des deux ensembles de dessins.
Les photographies montrent des bâtiments à l'architecture générique (Universités, médiathèques, laboratoires), qui, s'ils ont incarné une certaine idée d'un futur au moment de leur conception, apparaissent aujourd'hui désuets.
L'ensemble fonctionne dans un régime programmatique, qui recycle autant l'enthousiasme qui a accompagné la décision de créer un tel quartier, que sa disparition progressive des imaginaires.
Photos : © Sarah Lowicki